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Le serpent,
       2006, 
 
de : Eric  Barbier, 
 
  avec : Yvan Attal, Clovis Cornillac, Pierre Richard, Simon Abkarian, Olga Kurylenko, Minna Haapkylä, Jean-Claude Bouillon,
 
Musique : Renaud Barbier

   
   
Vincent Mandel (Yvan Attal), photographe de renom, est sur le point de divorcer. Sa femme, Hélène (Minna Haapkilä), fille d'un milliardaire allemand, désire regagner Munich en compagnie de ses deux enfants, Mathieu et Juliette (Manon Tournier). Alors que Vincent fait tout son possible, aidé par Sam (Simon Abkarian), son avocat, pour empêcher cette séparation, il est faussement accusé de viol par une jeune modèle, Sofia (Olga Kurylenko). Pourtant, la plainte est retirée. C'est alors que Vincent retrouve, "par hasard", un ancien compagnon de collège, Joseph Plender (Clovis Cornillac)... 
 
   La machination vengeresse n'est pas un thème nouveau dans le cinéma, loin de là ! On se souvient, en particulier de "Ricochet", ou des deux "Nerfs à vif", dans lesquels Gregory Peck puis Nick Nolte subissaient les persécutions de Robert Mitchum et Robert DeNiro. Le présent film ne possède pas l'aura mythique de ses prédécesseurs, mais il est impossible de nier son efficacité immédiate. Montée avec une vivacité extrême, parfois excessive, ce qui donne aux séquences l'impression de se télescoper tant elles sautent allègrement le temps et l'espace, l'histoire conserve cependant, de la première à la dernière image, une impression d'urgence, de folie tourbillonnante, qui scotche le spectateur à son fauteuil. L'atmosphère, oppressante, ne connaît quasiment aucune baisse de tension, malgré un scénario aux raccourcis souvent abrupts. Le choix de Yvan Attal et surtout de Clovis Cornillac, parfaitement effrayant sous ses dehors policés, n'est pas étranger à la réussite de l'ensemble. Le timing serré des événements dramatiques ne laisse guère le temps de s'attacher aux personnages secondaires, mais cela ne nuit pas vraiment à la crédibilité de l'intrigue, et les quelques scènes qui voient apparaître un Pierre Richard, méconnaissable en avocat pleutre, restent vivantes dans la mémoire. Bien que le dénouement soit classique, il n'en demeure pas moins préférable à celui, tortillé voire frustrant, de "Ne le dis à personne".  
 
   Dans le genre, il est possible de préférer les menées vénéneuses d'un "Harry, un ami qui vous veut du bien", mais voilà tout de même un thriller à la française, qui, pour une fois, se montre aussi équilibré que percutant.
   
Bernard Sellier