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The sinner,
     Saison 2,       2018 
 
de : Derek  Simonds..., 
 
avec : Natalie Paul, Bill Pullman, Dohn Norwood, Natalie Paul, Carrie Coon, Christopher Abbott, Carrie Coon,
 
Musique : Ronit Kirchman

 Saison 1        Saison 3        Saison 4

  
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
La petite ville de Keller. Adam Lowry (Adam David Thompson) et Bess McTeer (Ellen Adair) emmènent le jeune Julian Walker (Elisha Henig) voir les chutes du Niagara. Ils tombent en panne de voiture et passent une nuit dans un motel proche. Au matin, les deux adultes décèdent. Heather Novack (Natalie Paul), en charge de l'affaire, appelle un ami de son père, le lieutenant Ambrose (Bill Pullman), afin de lui demander son aide, d'autant plus qu'il est natif de la ville. Les premières constatations indiquent que l'enfant a préparé une tisane de stramoine, très toxique... 
 
  Un double homicide, avec pour coupable un enfant de treize ans, ce n'est pas une ouverture très courante. L'atmosphère est donc déjà sombre dès les premiers instants, mais elle s'alourdit encore lorsqu'intervient la mère de l'enfant, Vera Walker (Carrie Coon), qui appartient à une communauté pour le moins inquiétante qui est installée non loin de là. Le spectateur retrouve immédiatement dans cette suite les remarquables qualités narratives et dramatiques qui brillaient déjà dans la première saison, un refus intelligent de tout spectaculaire ou artificialité, ainsi qu'une thématique psycho-spirituelle intrigante et un décor campagnard dont l'apparente tranquillité cache de bien sombres secrets. Outre les riches analyses psychologiques des personnages, ce qui participe grandement à la réussite de ce drame, c'est l'évolution des différents protagonistes, y compris Harry Ambrose lui-même, dont on découvre progressivement les traumatismes de l'enfance, ainsi qu'une humanité qui ne fait jamais défaut. Au fil du récit, il est paradoxal de constater que la personnalité de Vera a tendance à s'éclaircir, tandis que celle du détective s'assombrit. Toute ces progressivités sont conduites avec autant de sensibilité que de vraisemblance. La subtilité narrative ne handicape jamais le rythme du récit et l'installation d'un suspense maîtrisé avec talent. En ce qui concerne la secte dirigée par l'inquiétant Lionel Jeffries "Le Phare" (Brennan Brown), le scénario explore avec intelligence la limité ténue entre paroles inspirées et dérives pathologiques. Une seconde saison digne en tous points de la précédente.  
   
Bernard Sellier