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The sinner,
     Saison 4,       2021 
 
de : Derek  Simonds..., 
 
avec : Michael Mosley, Bill Pullman, Dohn Norwood, Frances Fisher, Eddie Martinez, Christopher Abbott, Neal Huff,
 
Musique : Ronit Kirchman

 Saison 1        Saison 2        Saison 3

  
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Le lieutenant Harry Ambrose (Bill Pullman) est à la retraite depuis un an. Il se rend en vacances sur Hanover island en compagnie de sa compagne Sonya Barzel (Jessica Hecht). Harry fait la connaissance d'une jeune fille, Percy Muldoon (Alice Kremelberg), qui appartient à une puissante famille de pêcheurs locaux. Pendant une nuit d'insomnie, Harry voit au cours d'une promenade Percy se jeter d'une falaise. Il alerte la police, mais aucun corps n'est retrouvé...
 
  Changement de décor pour cette (dernière ?) aventure d'un Harry vieillissant. Immédiatement, le mystère s'oriente, comme à l'accoutumée, vers une connotation mystique, puisque Percy est fascinée, depuis quelques mois, par un ouvrage ésotérique traitant de la connexion à la terre-mère. Mais les créateurs parviennent, une nouvelle fois, à surprendre le spectateur de la façon la plus efficace qui soit. L'histoire se développe dans un milieu très fermé et très autarcique, celui des pêcheurs locaux, et se focalise autour du personnage impressionnant de la grand-mère, Meg Muldoon (Frances Fisher), sorte d'impératrice toute puissante, qui dirige d'une main de fer sous un gant de velours ses enfants et petits-enfants. C'est dans une véritable plongée sous haute tension que nous entraîne un Harry jusqu'au boutiste, traumatisé par la mort qu'il a donnée, sans raison, à Jamie dans la saison précédente. Il fait plus d'une fois penser à Columbo, autant par sa persévérance que par son côté taciturne, voire taiseux. Mais, bien que nombres d'enquêtes conduites par Peter Falk soient captivantes, nous sommes ici à un degré d'intensité dramatique et de tensions émotionnelles intérieures infiniment supérieur. Les enquêtes conduites par Columbo s'apparentent à un jeu de piste presque ludique. Dans le cas présent, chaque séquence est sous-tendue par une ambiguïté permanente, la détresse et la mort. Alors qu'il est fréquent que les qualités narratives et les sujets s'épuisent au fil des saisons, l'intrigue de celle-ci réussit l'exploit de se révéler plus complexe, plus mystérieuse et plus riche sur le plan événementiel que la précédente, tout en conservant une densité psychologique hors pair, et un suspense haletant. Du très grand art qu'ont su réussir un nombre plus que restreint de séries, comme par exemple «Line of duty».. 
   
Bernard Sellier