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Le solitaire,
     1987, 
 
de : Jacques  Deray, 
 
  avec : Jean-Paul Belmondo, Pierre Vernier, Jean-Pierre Malo, Michel Beaune, François Dunoyer, Bernard Farcy, Carlos Sotto Mayor, Laurent Gendron,
 
Musique : Danny Shogger

 
   
Stan Jalard (Jean-Paul Belmondo) et son ami Simon (Michel Creton), tous deux flics, n'ont qu'un but : quitter la police et ouvrir un hôtel aux Antilles. Leurs deux lettres de démission n'attendent plus que les signatures pour être envoyées. Mais, au cours d'une soirée festive au "New York NewYork", ils apprennent que Schneider (Jean-Pierre Malo), un redoutable truand, est dans les lieux. Par malheur, l'arrestation foire et Simon y laisse sa peau. Bien décidé à venger son compagnon, Stan renonce à son idéal dans les îles pour s'occuper du petit Christian (Franck Ayas), fils de Simon, dont il est le parrain, et, bien sûr, attendre que le meurtrier réapparaisse. Deux ans plus tard, devenu chef de l'OCRB, il apprend que son rêve se réalise... 
 
   Dans la lignée des polars tantôt sérieux ("Peur sur la ville", "Le Professionnel", "L'alpagueur"), tantôt parodiques ou loufoques ("Le Magnifique", "Flic ou voyou"), ce film clôt la série de façon moyennement convaincante. Jacques Deray, souvent abonné à ce type d'oeuvre ("Trois hommes à abattre", "Borsalino", "Flic story"...) semble lui aussi à la peine. L'histoire est banale, les rebondissements convenus, les surprises manquent cruellement à l'appel et l'ensemble respire un train-train (filatures, interrogatoires musclés, chantage, indics...) qui ne se fait bousculer que par quelques sursauts de violence, d'ailleurs assez gratuits. L'ennemi public numéro un affiche certes une sale gueule, trucide à tout va, mais son personnage est d'une étoffe pour le moins ténue. Belmondo, rompu depuis des lustres au personnage de flic insolent, franc-tireur, désinvolte et humoriste, tient son rôle tranquillement, sourire et cigarillo aux lèvres, en semant quelques répliques qui rappellent vaguement le parfum d'Audiard. Heureusement, quelques petites notes viennent égayer la routine : un Maurin (Pierre Vernier) coincé, raide comme la justice, plusieurs actrices affriolantes qui ne font hélas que passer, et, surtout, un petit bonhomme craquant qui se fait un plaisir de casser les "coups" de son parrain. C'est mieux que rien, mais tout de même, le résultat sent anormalement le réchauffé...
   
Bernard Sellier