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Tenue correcte exigée,
       1997, 
 
de : Philippe  Lioret, 
 
  avec : Elsa Zylberstein, Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Jean Yanne, Daniel Prévost, Zinedine Soualem, Urbain Cancelier,
 
Musique : Maurice Vander


   
Richard Poulenc (Jacques Gamblin), sans domicile fixe, passe devant les tribunaux pour fausses déclarations. En effet, il a dissimulé aux organismes sociaux son mariage toujours valide avec Catherine Sperry (Zabou Breitman), bien que la rupture soit effective depuis longtemps. Son seul espoir, afin d'éviter neuf mois d'emprisonnement, est de contacter Catherine et d'obtenir une attestation de séparation ainsi qu'une demande en divorce. Justement, la jeune femme, flanquée de son compagnon américain, futur candidat à la Présidence, est de passage à Paris. Richard se rend dans le Palace où les tourtereaux sont descendus, mais se fait éjecter par le portier. Simultanément, le Directeur de l'hôtel (Jean Yanne), apprend qu'un enquêteur inconnu va mener un audit sur la tenue de l'établissement... 
 
   Pour celui qui a commencé à connaître Philippe Lioret par ses derniers films ("Mademoiselle", "L'Equipier", et "Je vais bien, ne t'en fais pas"), la surprise est grande en visionnant celui-ci ! En effet, le sérieux affiché, dans les deux derniers surtout, ne laissait pas supposer que la comédie faisait partie de l'univers du réalisateur. Oh... Pas de méprise. Il ne s'agit nullement, malgré quelques poussées ponctuelles de délire sage, d'une farce débridée. Mais plutôt d'une comédie de moeurs enjouée, qui visite avec discrétion, voire timidité, la déchéance sociale, la démagogie politique, et l'hypocrisie des nantis. Si certains scénarios se révèlent rachitiques, en manque de matière, ce n'est pas le cas ici. Les événements, tout comme les personnages, se bousculent, au point que l'on approche parfois l'overdose. Certains, d'ailleurs (Raoul Duchemin (Urbain Cancelier) et sa nouvelle race de poulets), ne sont pas franchement indispensables. Mais il serait malséant de faire la fine bouche, tant cette histoire regorge de vie, d'idées, le tout emballé avec élégance et rythme. Philippe Lioret a su conserver tout au long de l'oeuvre une tenue effectivement correcte, ne déviant jamais dans le facile ou le mauvais goût. Daniel Prévost est un peu sous-exploité, mais quel plaisir de retrouver Jean Yanne dans ses compositions de gros ours très mal léché !
   
Bernard Sellier