Upgrade, film de Leigh Whannell, commentaire

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Upgrade,
        2018, 
 
de : Leigh  Whannell, 
 
  avec : Logan Marshall-Green, Melanie Vallejo, Steve Danielsen, Abby Craden, Benedict Hardie,
 
Musique : Jed Palmer

  
 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

 Dans un monde futur où l'intelligence artificielle règne en maîtresse, Grey Trace (Logan Marshall-Green) et sa femme Asha (Melanie Vallejo) mènent une vie paisible. Un jour, alors qu'ils voyagent dans leur véhicule autonome, l'ordinateur de celui-ci se dérègle. Ils ont un accident dans une zone déshéritée. Asha est abattue par un groupe de truands, tandis que Grey se retrouve tétraplégique... 
 
 Le spectateur est d'emblée plongé dans un monde futuriste totalement déshumanisé, ne serait-ce que dans les plans d'ouverture, où les habituelles maisons de production sont nommées et non visuelles. Le numérique est partout, aussi bien dans la maison que dans les rues ou dans les voitures. L'esthétique est en osmose avec cette vision certes intrigante, mais passablement inquiétante. Pourtant, dès que l'intrigue se noue, l'histoire retombe à pieds joints dans le très classique, façon 'Un justicier dans la ville' ou le récent 'Revenge'. Tout comme dans le ludique et ancien 'Remo, sans arme et dangereux', mais avec évidemment une modernité clinquante, le scénario calque ses scènes et ses rebondissements sur un traditionnalisme éprouvé. A savoir le malheureux héros laissé pour mort qui va se voir offrir non seulement une nouvelle vie mais également des pouvoirs exceptionnels. Ce qui lui permettra de se confronter à un méchant tout aussi bardé que lui de gadgets insolites et mortels. Autant dire que, entre exécutions sommaires, combats à la "Matrix" et course poursuite automobile, on se retrouve très vite en pays balisé, pour ne pas dire légèrement usé. Le réalisateur, également scénariste, livre ici son second long métrage après 'Insidious 3'. Il possède indéniablement des qualités artistiques et sait donner à son oeuvre une atmosphère dérangeante à souhait, tout en illustrant les dangers qui nous guettent lorsque l'IA sera installée dans nos vies. Pourtant, malgré un dénouement tordu à souhait (ou à cause de lui...), l'artificialité de l'ensemble éclate de manière désagréable lorsque se déroule le générique final. 
 
 Intéressant, intrigant, mais trop factice pour convaincre pleinement.
   
Bernard Sellier