Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

La voix des morts,
       (White noise),    2005, 
 
de : Geoffrey  Sax, 
 
  avec : Michael Keaton, Deborah Kara Unger, Sarah Strange, Ian McNeice, Chandra West,
 
Musique : Claude Foisy

 
   
Jonathan Rivers (Michael Keaton) est architecte. Divorcé depuis plusieurs années de Jane (Sarah Strange), avec laquelle il a eu un fils, Mike (Nicholas Elia), il s'est remarié avec une femme écrivain, Anna (Chandra West) qui lui annonce un jour sa grossesse. Mais, le jour même elle disparaît. Ce n'est que plusieurs semaines après qu'elle est retrouvée morte. Jonathan est contacté par un homme étrange, Raymond Price (Ian McNeice), qui, depuis plusieurs décennies enregistre des voix ou des images en provenance de personnes décédées. Il affirme en avoir reçu d'Anna. D'abord sceptique, Jonathan se rend tout de même chez lui et assiste à des phénomènes plus que troublants. Il fait également la connaissance de Sarah Tate (Deborah Kara Unger), qui reçoit régulièrement des messages de son fiancé décédé. Mais Raymond meurt et Jonathan s'aperçoit qu'Anna tente de lui communiquer des informations importantes... 
 
   Croisement entre "Ghost" qui aurait abandonné tout humour, "Dead Zone" et les plus récents "Apparitions" ou encore "The eye", ce film se veut sérieux, raisonnable et anti spectaculaire. Pendant la longue période d'exposition, il ne se passe pas grand chose. Tout au moins, qui soit en relation directe avec le sujet de la communication entre plans séparés. On observe le malheureux Jonathan (qui n'a pas l'air, à vrai dire, terriblement affecté !), passant jours, nuits, devant ses écrans de télévision, attendant que s'imprime un visage ou un son perceptible et signifiant. Et reconnaissons au moins que le peu qui apparaît ne fait pas dans le fantastique de bazar. C'est du brouillard brouillasseux qui fleure bon l'authenticité. Le scénariste fait alors intervenir la mort de Raymond, sans doute pour cause de réveil du spectateur, car ce noeud dramatique ne semble pas franchement indispensable au déroulement de l'histoire. Ensuite, les événements se précipitent quelque peu, réservant, grâce à un montage efficace et à des jaillissements sonores imprévus, quelques montées d'adrénaline. On quitte alors l'aspect statique, quasi documentaire, de la première partie, pour aborder, de biais, une vague intrigue policière. Le réalisateur (grand amateur de prises de vue en plongée), nous gratifie d'un final peu orthodoxe, assez imprévu, malheureusement entaché de fantômes agressifs dont on se serait bien passés. 
 
   Il est tout à fait intéressant de voir des oeuvres qui abordent des domaines souvent rejetés arbitrairement par la prétendue logique cartésienne. Nous ne savons quasiment rien des mondes qui coexistent avec celui dans lequel nous vivons, et il est probable que le développement de techniques nouvelles permettra, dans les décennies ou siècles à venir, de vérifier scientifiquement, ce que des milliers de médiums ont affirmé à travers les âges : à savoir que la communication est possible avec les plans de manifestation qui vibrent à une fréquence pour le moment non perceptible par nos sens ou nos instruments. Cela dit, ce n'est pas encore cette oeuvre, particulièrement froide et globalement impersonnelle, dépourvue de la poésie qui nimbait "Apparitions", qui sera susceptible de préparer notre esprit à cette incroyable réalité...
   
Bernard Sellier