Yellowjackets, Saison 1, série de Ashley Lyle, commentaire

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Yellowjackets,
     Saison 1,    2021 
 
de : Ashley  Lyle..., 
 
avec : Melanie Lynskey, Tawny Cypress, Christina Ricci, Sophie Nélisse, Juliette Lewis, Sophie Thatcher,
 
Musique : Theodore Shapiro, Anna Waronker, Craig Wedren


 
Saison 2

 
1996. La brillante équipe de football féminin du New Jersey, les Yellowjackets, est victime d'un accident d'avion qui les laisse seules dans un lieu isolé où il leur faut survivre. Vingt-cinq ans plus tard, certaines ont repris une vie presque normale. C'est le cas de Shauna (Melanie Lynskey), qui vit avec sa fille, de Taissa Turner (Tawny Cypress), qui vise une carrière politique, ou encore de Natalie (Juliette Lewis), qui termine une énième cure de désintoxication. Mais les questionnements d'une journaliste, Jessica Roberts (Rekha Sharma), provoquent une montée d'angoisse chez les survivantes...
 
 Un avion qui se crashe au milieu de nulle part, des survivants qui tentent de survivre dans des conditions précaires, et une série de mystères qui commencent à se manifester... On nous a déjà fait le coup dans le célèbre «Lost», qui oscillait entre le très excitant et le décevant. Dans le cas présent, avec un accident mal filmé et doté d'un réalisme pour le moins douteux, (le fuselage reste entier alors que les arbres sont omniprésents !), le scepticisme est de mise. Le pilote de la série dévoile à la fois beaucoup et peu. Le spectateur ignore pratiquement tout ce qui s'est passé durant la période de survie, mais quelques scènes particulièrement sauvages ne laissent planer aucun doute sur le fait que les évènements vécus ont été très éprouvants. Les épisodes suivants tirent beaucoup plus leur dramaturgie des personnalités, presque toutes plus inquiétantes les unes que les autres, que des péripéties en elles-mêmes. Le procédé ne manque ni de pertinence ni d'intelligence, car il privilégie les conjectures aux images objectives, ce qui décuple le mystère.

 Mais, alors que les bizarreries s'amoncellent, on a paradoxalement de plus en plus l'impression que le scénario patine. Un signe qui ne trompe pas réside dans l'accumulation des scènes de coucheries qui, sans être vraiment inutiles, procurent parfois la nette impression qu'elles ont pour but principal de délayer une sauce qui a de la difficulté à trouver sa bonne texture. Le choix des personnalités n'aide pas non plus le spectateur à entrer en empathie avec ces adolescentes perdues puis, pour certaines, retrouvées. Jackie (Ella Purnell) est assez sympathique mais effacée, Shauna est pour le moins énigmatique et perturbée, Natalie, incarnée par une Juliette Lewis («Tueurs nés») très cabotine, est gravement atteinte et bourrée de tics qui deviennent vite agaçants, Misty (Christina Ricci), arborant sans cesse un sourire des plus inquiétants, est carrément à la masse, et Taissa ne présente pas beaucoup de facettes avenantes. C'est finalement Jeff (Warren Kole) qui se montre le plus touchant. Bien sûr, cette noirceur générale est compréhensible et justifiée par ce que l'on brûle de découvrir, mais qui nous est pour le moment soigneusement caché. C'est un peu normal dans une première saison qui, on le sait aujourd'hui (mai 2023), vient de voir une suite éclore. L'ensemble est quand même très longuet, part un peu dans tous les sens, (l'épisode 9 flirte avec le délire gore), et demande une sérieuse reconcentration de ses éléments majeurs dans une suite que l'on espère moins évanescente.
   
Bernard Sellier