Braveheart, film de Mel Gibson, commentaire

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Braveheart,
      1995, 
 
de : Mel  Gibson, 
 
  avec : Mel Gibson, James Robinson, Brian Cox, Patrick McGoohan, James Cosmo, Sophie Marceau, Catherine McCormack,
Brendan Gleeson, Tommy Flanagan,

 
Musique : James Horner

  
 
1280. Le Roi d'Angleterre Edouard le Sec (Patrick McGoohan) réclame la souveraineté sur l'Ecosse. Malcolm Wallace (Sean Lawlor), un patriote, est tué lors d'un combat. Son fils, William (James Robinson), âgé d'une dizaine d'années, est recueilli par le frère du défunt, Argyle (Brian Cox). Une quinzaine d'années plus tard, le rêve de William Wallace (Mel Gibson) est de cultiver sa terre en paix et de fonder une famille. Il s'unit en secret à son amie d'enfance, Murron MacClannough (Catherine McCormack). Mais celle-ci est tuée par les Anglais. Fou de douleur, le jeune homme prend la tête d'une petite troupe et commence à combattre les garnisons anglaises... 
 
 Mel Gibson n'en est alors qu'à son deuxième film en tant que réalisateur (après "L'homme sans visage"), et manifestement, il voit grand. Alors que dix ans plus tard, dans "La Passion du Christ" et "Apocalypto", les scénarios se verront réduits à de simples étirements de violences plus ou moins gratuites, plaqués sur une trame microscopique, il construit ici une véritable histoire, certes riche en combats sauvages, mais également foisonnante d'émotions diverses, de vie, de panache, de rêve, d'amour, voire de romantisme. Il est un peu regrettable que Mel Gibson, acteur, ne parvienne pas à se départir, surtout au cours de la première partie, de ses petits tics humoristiques habituels, qui faisaient son charme dans les "Arme Fatale", mais qui ne sont pas toujours appropriés dans le cas présent. Quant à sa perruque... bon, passons ! Dans un rôle presque similaire à celui qu'il reprendra, cinq ans après, en tant que "The Patriot", il parvient sans peine à nous entraîner à ses côtés, à nous faire partager ses souffrances, ses espoirs, ses idéaux, dans sa croisade contre les odieux Anglais, tant sa fougue et son énergie semblent jaillir de ses tripes. Son personnage, entier, inflexible, jusqu'au boutiste dans son appétit de liberté, n'est pas plus nuancé que celui de son ennemi mortel, le roi Edouard, franche pourriture du commencement jusqu'à la fin.

 Mais ce monolithisme ne nuit pas plus à la crédibilité de l'histoire qu'à l'intensité dramatique, car l'enivrement, la passion de part et d'autre, sont tels, qu'ils emportent tout sur leur passage. D'autant plus qu'autour de ces deux figures de proue, gravitent divers personnages plus ambigus, plus complexes, (au premier rang desquels le troublant Robert Bruce (Angus Macfadyen)), dont les valses-hésitations illustrent la difficulté qu'avait le pays de trouver son unité, cela d'autant plus que Wallace était un roturier. Entre batailles rangées, rivalités des clans, trahisons des nobles, barbarie royale, et romantisme enivré (ah les paysages écossais en clair-obscur !), l'histoire visite, avec bouillonnement, véhémence et bonheur les aspirations universelles de la société et de l'individu : la liberté et l'amour. Mel Gibson se réserve une fin inoubliable, dans laquelle, peut-être, il se sentait déjà le fils spirituel de celui qui allait être son "héros" suivant : Jésus-Christ... Quant à la musique... Tout simplement superbe. Un seul regret : que la beauté radieuse de Catherine McCormack n'illumine qu'une bien courte partie de l'oeuvre...
   
Bernard Sellier