La casa de Papel, Saison 3, série de Alex Rodrigo, commentaire

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La casa de papel,
     Saison 3,     2019 
 
de : Álex  Pina, Alex  Rodrigo..., 
 
avec : Paco Tous, Maria Pedraza, Darko Peric, Alvaro Morte, Ursula Corbero, Alba Flores, Pedro Alonso, Miguel Herran, Esther Acebo, Enrique Arce,
 
Musique : Ivan Martinez Lacamara, Manel Santisteban


 
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Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 Sous la direction du "Professeur" (Alvaro Morte), les braqueurs ont réussi leur coup et coulent des jours heureux en divers points du monde. Tokyo (Ursule Corbero) vit avec Rio (Miguel Herran) dans un e île paradisiaque des Caraïbes. Mais elle s'ennuie et décide de partir. Rio commet l'erreur de l'appeler avec un téléphone satellite acheté en Turquie. Aussitôt Interpol les repère. Tokyo parvient à s'enfuir, mais Rio est arrêté et incarcéré dans un lieu secret... 
 
 S'il y a un défaut que l'on ne peut reprocher à cette série, c'est de traînasser. Dans les trente premières minutes de cette nouvelle saison, le spectateur retrouve les qualités fondamentales de la série. A savoir une frénésie enthousiaste qui anime chaque membre, une chaleur amicale et humaine constante, une énergie débordante et une connivence qui génère immédiatement une vague d'empathie envers ces supposés truands. Car la dimension sociale apparaît elle aussi rapidement. Certes, si l'on ne s'arrête que sur l'apparence immédiate, nous n'avons affaire qu'à des voleurs. Mais au-delà de cette évidence primaire, c'est aussi et surtout la révolte contre l'ensemble d'un système financier pervers qui est mise en exergue. A ce titre, le second épisode ne peut que soulever des houles d'enthousiasme devant ces milliers de citadins qui huent les forces militaires venues défendre un capitalisme sauvage générateur d'une misère sans précédent dans le monde. 
 
 Si l'on ne regarde cette nouvelle saison que de manière basique et superficielle, nous n'y verrons qu'une décalcomanie des deux saisons précédentes. La banque d'Espagne ayant remplacé la fabrique de la monnaie. Le processus narratif est lui aussi le même. A savoir une infiltration des lieux, une mise en route de l'exécution du plan, et de multiples flashback narrant au spectateur la manière dont le coup a été préparé. C'est vrai, dans ce domaine, il n'y a pas de franc renouvellement et il sera toujours possible d'ergoter sur la vraisemblance de certaines situations. Mais cette série est bien loin de se réduire à un récit de casse génial. Même si l'action se révèle, comme auparavant, époustouflante d'énergie et de rage. L'oeuvre est avant tout une fresque humaine peuplée de personnages inoubliables, qui présentent un équilibre quasi magique entre folie juvénile, inconscience, maturité et gravité. 
 
 Dessinées avec une chaleur humaine qui n'occulte jamais leurs noirceurs ou leurs aspects pathologiques (Palerme, par exemple), toutes les figures qui évoluent devant nous affichent une profondeur émotionnelle et une puissance charismatique qui ne se rencontrent quasiment jamais avec cette intensité. A ce titre, la nouvelle venue dans les rangs de la police, Alicia Sierra (Najwa Nimri), se montre particulièrement gratinée. Enceinte jusqu'aux yeux, elle affiche, sous ses dehors charmeurs, un sadisme qui marque durablement. Outre l'inventivité permanente dans le registre de l'événementiel, avec des pics dramatiques dopés à l'adrénaline pure, le récit se permet aussi de longues confrontations idéologiques ou psychologiques qui enflamment le coeur et atteignent, par moment, un véritable état de grâce. 
 
 C'est peu dire que l'on attend avec une impatience haletante la suite de cette folle aventure.

   
Bernard Sellier