La casa de Papel, Saison 2, série de Alex Rodrigo, commentaire

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La casa de papel,
      Saison 2,      2018 
 
de : Álex  Pina, Alex  Rodrigo..., 
 
avec : Paco Tous, Maria Pedraza, Darko Peric, Alvaro Morte, Ursula Corbero, Alba Flores, Pedro Alonso, Miguel Herran, Esther Acebo, Enrique Arce,
 
Musique : Ivan Martinez Lacamara, Manel Santisteban


 
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 Sous la direction, lointaine, du "Professeur" (Alvaro Morte), les braqueurs sont donc installés dans la fabrique de billets et impriment tranquillement leurs centaines de millions d'euros. Enfin, tranquillement est un mot un peu inexact, car les ennuis sourdent de toutes parts. Une partie des otages s'est échappée, et le "Professeur" lui-même est en mauvaise posture, puisque la planque où les braqueurs ont vécu durant plusieurs semaines vient d'être investie par la police et sa propre maîtresse, l'inspectrice Raquel Murillo (Itziar Ituno)... 
 
 Dire que l'attente à la fin de la première saison était insoutenable relève de l'évidence. Au vu de la réussite qu'elle affichait insolemment sur tous les plans, le spectateur est en droit d'espérer que la déception ne sera pas de la partie, comme on l'a vu récemment avec un second volet de 'Designated survivor' effondré sur lui-même. 
 
 La narration se focalise ici nettement sur le 'professeur', sa nouvelle conquête et l'octuor des braqueurs. Au point que, parfois, on a l'impression que les scénaristes se rappellent brusquement qu'il y a aussi des otages dans l'histoire, et du coup se dépêchent de projeter sur eux un court faisceau afin qu'ils se rappellent à notre bon souvenir. De plus, certaines séquences paraissent ici étirées plus que nécessaire, même si elles participent grandement à l'analyse psychologique des personnages. Dans le registre des embarras, notons également quelques incongruités qui pourraient finir par se ranger du côté des invraisemblances. En particulier les réactions de Raquel, certes bouleversée par sa découverte, mais qui pourrait tout de même choisir des options moins saugrenues que séquestrer son amant dans son repaire pour lui brancher un polygraphe, ou encore le laisser tranquillement partir sans avoir l'idée de tirer dans un pneu, sans parler de son revirement final à 180°... Et puis la subtilité des rebondissements de la première saison laissent la place ici à la grosse artillerie, mettant à mal l'aura de gentils Robins des Bois que véhiculait le 'professeur' au commencement de l'aventure. 
 
 Mais, au bout du compte, si ces facilités pèsent quelque peu sur la crédibilité de cette ultime saison, le spectateur retiendra surtout l'exceptionnelle densité dramatique et la construction implacable de cette histoire insolite. Nous retrouvons en effet, dans cette suite et fin, l'immense majorité des qualités hors normes qui illuminaient la première, au premier rang desquelles une habileté remarquable à débusquer la plus petite parcelle d'humanité et de sensibilité dans tous les personnages, aussi perturbés ('Berlin') ou sombres soient-ils. Et quelle perfection dans la distribution !

   
Bernard Sellier