Designated survivor, Saison 3, série de D Guggenheim, commentaire

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Designated survivor,
       Saison 3,      2019 
 
de : David  Guggenheim..., 
 
avec : Kiefer Sutherland, Natasha McElhone, Adan Canto, Italia Ricci, Maggie Q, Kal Penn, LaMonica Garrett,
 
Musique : Sean Callery, Robert Lydecker


 
Saison 1        Saison 2

 Le Président par intérim Tom Kirkman (Kiefer Sutherland) est désormais candidat à l'investiture. Il a le lourd handicap de se présenter en indépendant, n'ayant de ce fait ni le soutien  des démocrates, ni celui des républicains. Il regroupe autour de lui ses fidèles : Seth Wright (Kal Penn), Aaron Shore (Adan Canto), et Emily Rhodes (Italia Ricci). De son côté, l'agent Hannah Wells (Maggie Q) est démise de ses fonctions au FBI, mais est recrutée immédiatement par Dianne Lewis (Jennifer Wigmore) pour la CIA. Un spécialiste de génétique est porté disparu et son laboratoire a été entièrement vidé... 
 
 Si la première saison était hautement excitante, la déception avait été immense avec sa suite. Il était possible d'espérer que la barre soit relevée avec ce troisième volet, qui semble être le dernier. L'ouverture de l'histoire s'opère de façon très classique, avec beaucoup de mouvement et d'agitation dans l'entourage du candidat. Pourtant, fait rare dans les séries américaines, rien de très excitant n'apparaît dans le premier épisode. Ensuite survient un évènement dramatique qui semble annoncer un revirement d'importance, mais, paradoxalement, on n'en entend plus parler durant tout le second épisode, comme si les scénaristes l'avaient oublié dans un tiroir. Il faut attendre la toute dernière scène pour le voir ressurgir. Dès lors, on se dit que les deux domaines, criminel et politique, vont s'amalgamer, histoire de donner un coup de fouet à cette chronique jusque là très conventionnelle, malgré les coups bas des différents candidats. Eh bien, on se trompe totalement ! L'histoire continue son petit bonhomme de chemin dans les coulisses de la Maison Blanche, avec, par ci par là, une scène d'une douzaine de secondes pour rappeler au spectateur qu'il y a quand même un sacré drame qui se prépare en coulisses. C'est incompréhensible. Il faut attendre le sixième épisode pour que les informations découvertes par l'agent Wells commencent à provoquer un début de commencement de suspense ! Pendant ce temps, les préparatifs des élections ont lieu, et les personnalités plus ou moins perverses s'en donnent à cœur joie.

 Cette descente dans les magouilles préélectorales ne manque pas d'intérêt, mais elles sont gravement altérées par le parti pris horripilant des scénaristes, de manger à tous les rateliers des tendances actuelles LGBTQ..., afin que chacun y trouve son compte. C'est tellement grossier et artificiel, que l'opportunisme donne plus d'une fois l'envie d'envoyer paître ce catalogue de publicités déguisées et de problématiques au goût du jour. Nous y trouvons à peu près tout. Le problème de l'immigration clandestine ; Seth Wright (Kal Penn) est le père d'une fille née à partir de ses spermatozoïdes congelés ; Carrie Rhodes (Wendy Lyon), mère d'Emily, fait appel au suicide assisté ; Dontae Evans (Benjamin Charles Watson) est homosexuel et sidaïque ; Sasha Dixon (Jenny Raven), belle-sœur du Président, est transsexuelle ; Lynn Harper (Lauren Holly), épouse de Mars (Anthony Edwards), est victime de l'arnaque aux opiacés opérée par des labos pharmaceutiques mafieux (voir à ce sujet le scandale qui a éclaté aux États-Unis) ; les "méchants" sont des suprémacistes blancs ; la menace terroriste est en relation avec le gain de fonction qui a tant fait parler de lui pour le Covid... Bref, il ne manque que l'employé handicapé, la personne naine, ou encore un Young Global Leader formé par Klaus Schwab, pour que le tableau de toutes les problématiques actuelles soit complet. Malheureusement, cette mosaïque ne donne guère naissance à une fresque enthousiasmante. L'aspect 'manipulations politiques' manque de subtilité. Quant à celui qui concerne le suspense terroriste, il est bâclé et se montre juste un prétexte pour donner un peu de tonus à l'ensemble. L'histoire de l'avion russe est expédiée en quelques minutes, de même que le sort du biologiste raciste. Les scénaristes donnent d'ailleurs l'impression de se foutre totalement de cette composante, puisqu'ils s'étendent sans complexe sur les amours contrariées de Dontae, ou sur la fin de vie de Carrie Rhodes, alors que des millions de personnes sont menacées par un virus hautement pathogène. Notons tout de même deux points intéressants : le premier concerne la disparition à mi-parcours, d'un personnage emblématique de la série. Le second concerne la toxicité du virus, fondée sur une action stérilisante ciblée sur certaines catégories humaines. Tourné en 2019, le scénario anticipe donc certains effets secondaires du "vaccin" anti Covid, puisque plusieurs études statistiques semblent indiquer que la natalité est en assez forte baisse dans plusieurs pays. 

 Le meilleur dans cette troisième saison concerne certains personnages qui brillent par leur charisme. La superbe et limpide Italia Ricci, au premier plan, mais également la belle, troublante et sensible trans Sasha (Jamie Clayton), la manipulatrice Lorraine Zimmer (Julie White), ou encore le bouillonnant Kal Penn. Mais on attendait beaucoup plus de cette pâle resucée de "House of cards", et plus pâle encore des meilleurs "24 heures".
 

   
Bernard Sellier