Dix pour cent, saison 3, série de Fanny Herrero, commentaire

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Dix pour cent,
       Saison 3,     2018 
 
de : Fanny  Herrero..., 
 
avec : Camille Cottin, Stéfi Celma, Thibault de Montalembert, Liliane Rovère, Fanny Sidney, Grégory Montel, Nicolas Maury,
 
Musique : Loïc Dury, Christophe Minck


 
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Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

 Camille Valentini (Fanny Sidney) a intégré la société ASK en tant qu'agent débutant. Mais les autres bonnes nouvelles sont rares. Gabriel (Grégory Montel) est en pleine dépression depuis que Sofia (Stéfi Celma) l'a quitté. Quant à Jean Dujardin, qui doit tourner un nouveau film, a complètement pété les plombs suite au rôle de déserteur qu'il vient de terminer... 
 
 Cette nouvelle saison commence très fort avec un épisode hautement jouissif, dans lequel Dujardin s'en donne à coeur joie dans la peau d'un acteur qui s'est tellement investi dans son rôle qu'il ne quitte plus ses guenilles, vit dans une hutte et mord les chiens ! Après avoir retrouvé la raison, le récit retourne vers ses fondamentaux. Andréa est enceinte jusqu'aux yeux, Mathias a retrouvé son épouse, et Gabriel éprouve beaucoup de difficultés à sortir la tête du bourbier dans lequel il s'est plongé. La routine habituelle gourmande, en somme, avec une part belle donnée aux femmes. Monica Bellucci nous gratifie d'une mise en abîme délectable de son image (la drague du rouqin qui ne l'a pas reconnue) et Isabelle Huppert se montre fidèle à son portrait d'icône indépendante. Quant à Gérard Lanvin, il nous offre une réflexion sur les affres de la vieillesse qui s'approche et se voit menacée par de jeunes loups aux dents agressives. 
 
 C'est très bien vu, toujours juste, léger, et constamment ludique. Mais ce qui est le plus remarquable, c'est l'approche humaine et empathique de tous les personnages. Aucun manichéisme à l'horizon. Tous sont parfois manipulateurs, tordus, colériques, menteurs, et pourtant le scénario ne manque jamais de faire apparaître la part humaine et touchante qui dort en chacun d'eux. A la fin de ces trois courtes saisons, le spectateur peut avoir la sensation que ces figures charismatiques font partie de sa famille. Elles illustrent à merveille les deux faces du septième art. Tout ce qui en fait le charme permanent : les paillettes, le rêve, le clinquant, la magie, l'inventivité permanente. Mais aussi ce qui en constitue la face obscure : les retombées douloureuses dans le réel, les manoeuvres perverses, l'orgueil, les excès de pouvoir, les coups bas... Ce qui est sûr, c'est que l'on n'est pas prêt d'oublier ces personnalités charnelles et intenses, de la gaffeuse Noémie adepte du chamanisme et du Yi-King, au sensible et pétillant Hervé, en passant par le sextuor majuscule qui emporte tout sur son passage. Et quel finale ! Totalement indispensable pour tous les amoureux du cinéma. 
 
 Une série intelligente, enrichissante, vivante, décapante, parfois touchante, souvent jouissive, mais toujours profondément humaine. Une réussite de première grandeur.

   
Bernard Sellier