Dix pour cent, saison 4, série de Fanny Herrero, commentaire

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Dix pour cent,
       Saison 4,      2020 
 
de : Fanny  Herrero..., 
 
avec : Camille Cottin, Stéfi Celma, Thibault de Montalembert, José Garcia,Fanny Sidney, Sigourney Weaver, Grégory Montel, Nicolas Maury,
 
Musique : Loïc Dury, Christophe Minck


 
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Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

 Plusieurs mois ont passé depuis le clash avec Mathias (Thibault de Montalembert). L'agence ASK tente de survivre en faisant des économies. Un premier problème se pose. Andrea (Camille Cottin) affirme à Charlotte Gainsbourg que le scénario de son copain d'enfance Oscar Rondo (Micha Lescot), dans lequel elle doit être la vedette, est excellent, alors qu'elle n'a pas eu le temps de le lire. Lorsqu'elle prend conscience que c'est nul, il est un peu tard...
 
 C'est avec un grand plaisir que l'on retrouve toute l'équipe d'ASK, comme toujours enfoncée dans les embrouilles et les dissentions. La construction des six épisodes conserve la même structure que dans les trois saisons précédentes, chacun d'eux braquant les projecteurs sur une vedette principale, tout en associant en parallèle les contraintes et embarras intimes des agents. Or dans ce domaine, les tuiles s'amoncellent avec une constance et une intensité impressionnantes. Personne n'est épargné, de Gabriel à Camille, en passant par Andréa qui se retrouve seule à s'occuper de son bébé ou encore Mathias qui n'en finit pas de multiplier les coups bas et les trahisons. Il faut dire que dans le domaine de la manipulation vicieuse il trouve ici une rude concurrente en la personne d'Elise Formain (Anne Marivin),  nouvelle figure aussi charmante que perverse, qui ne redore pas le blason des agents artistiques.

 Si l'architecture de ce qui semble être la dernière saison n'apporte pas de changements radicaux, il est tout de même possible de noter qu'une certaine mélancolie s'installe dans les relations inter personnalités au fur et à mesure que les désillusions s'amoncellent. Nous retrouvons des saynètes dans lesquelles les vedettes n'hésitent pas à casser leur image glamour de stars (une Sandrine Kiberlain dépressive qui se ramasse alors qu'elle est persuadée que le stand-up est la nouvelle voie qui lui est réservée), mais aussi des scènes qui mêlent avec bonheur le rire et l'émotion. A ce titre, celle dans laquelle brille José Garcia, (paraît-il inspirée d'une authentique aventure survenue jadis à Jean-Louis Trintignant), se révèle aussi drôle (le hoquet permanent) que touchante. Et comment ne pas craquer devant une incontrôlable Sigourney Weaver septuagénaire qui ne rêve que de jeunes tourtereaux comme partenaires.

 Davantage qu'une glorification du bien triomphant du mal, ce qui n'est pas vraiment d'actualité, c'est une mise en exergue de la complicité fraternelle façon Jean Reno et de l'amitié qui clôture cette quadrilogie avec bonheur en laissant le spectateur orphelin de personnalités profondément attachantes. Un émouvant et superbe chant du cygne...

   
Bernard Sellier