Envoyés très spéciaux, film de Frédéric Auburtin, commentaire

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Envoyés très spéciaux,
        2009, 
 
de : Frédéric  Auburtin, 
 
  avec : Gérard Lanvin, Gérard Jugnot, Anne Marivin, Valérie Kaprisky, Serge Hazanavicius, Omar Sy, Laurent Gerra,
 
Musique : Jean-Yves d'Angelo

   
 Frank Bonneville (Gérard Lanvin), reporter dans une importante station de radio, R2i, est envoyé en Irak par son rédacteur, Jacques Maillard (Serge Hazanavicius), en compagnie d'un technicien, Albert Poussin (Gérard Jugnot). Mais, le jour du départ, celui-ci, perturbé par la disparition de sa femme, Françoise (Valérie Kaprisky), perd l'argent du voyage ainsi que les billets d'avion. En attendant que son copain Jimmy (Omar Sy), propriétaire d'un hammam à Barbès, lui trouve de l'argent, Frank décide de faire croire à tous qu'il est arrivé à Bassorah... 
 
 L'association de deux individus aux personnalités opposées, - le plus souvent un baroudeur plus ou moins beau gosse, sûr de lui, confronté à un loser plus ou moins benet ) -, est une source inépuisable de scénarios, et a donné naissance à de multiples réussites ("La Chèvre", "Les Compères", "L'emmerdeur" (celui de Brel et Ventura, bien sûr !), "Le dîner de cons"...). Le tandem Jugnot-Lanvin fonctionne très convenablement, même si, à l'évidence, l'originalité tant des situations que des profils psychologiques, n'est pas à l'ordre du jour. C'est enfoncer une porte ouverte que de préciser que Lanvin fait du pur Lanvin, tandis que Jugnot fait du pur Jugnot. Si la curiosité du spectateur est donc passablement frustrée, il n'en demeure pas moins que le rire est souvent au rendez-vous. Les péripéties, de même que le dénouement, un tantinet bâclé, sont fort prévisibles, et les personnages secondaires, à l'exception de Jimmy, agréablement croqué, ne font que de la figuration très basique. Avec une mention spéciale pour Valérie Kaprisky, totalement à côté de la plaque, qui se révèle aussi crédible dans son rôle que Sim le serait dans celui de Rambo. Le meilleur reste finalement la partie consacrée à la récupération du pseudo drame par les médias, les multinationales et la pub, avec, en particulier, un Laurent Gerra opportuniste, mielleux et dégoulinant plus vrai que nature. 
 
 Une comédie traditionnelle, assez rythmée, bien supérieure au calamiteux "San-Antonio", mais qui ne laissera pas une marque inoubliable...
   
Bernard Sellier