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Fusion,
      (The core),     2003, 
 
de : Jon  Amiel, 
 
  avec : Christopher Shyer, Ray Galletti, Hilary Swank, Delroy Lindo, Alfre Woodard, Tchéky Karyo, Richard Jenkins, Aaron Eckhart,
 
Musique : Christopher Young

 
   
Boston : Journée mondiale de l'écologie : une trentaine de personnes meurent à la même seconde. Des milliers de pigeons, devenus fous, se fracassent contre les vitres des buildings et meurent. Que se passe-t-il ? Est-ce un coup des "Petits-gris" ? Ou bien est-ce l'annonce de la naissance d'un nouvel Antechrist ? Est-ce une nouvelle arme ? Le docteur Josh Keyes (Aaron Eckhart), qui vient de retrouver son ami Serge Leveque (Tchéky Karyo), a trouvé la solution de l'énigme : le noyau interne de la terre a cessé de tourner. Le champ électromagnétique qui nous protège des rayons solaires se démantèle. Dans un an, la terre sera réduite à l'état de morceau charbonneux ! Rien à faire !... Rien à faire ? Ce serait mal connaître les Américains ! La solution est dans le McGyver du laser pulsé à haute fréquence, en l'occurrence Ed 'Braz' Brazzleton (Delroy Lindo). Esseulé dans le désert depuis que le méchand Professeur Conrad Zimsky (Stanley Tucci) lui a piqué ses brevets sans dédommagements, il n'a pas cessé de travailler. Ouf, la terre est sauvée, il n'y a plus qu'à envoyer au centre de celle-ci, une navette conduite par un génie du pilotage, la belle Rebecca Childs (Hilary Swank)... 
 
   On n'attendait pas vraiment le réalisateur de "Sommersby" et de "Haute voltige" dans cette énième fiction catastrophe. Mais, tout bien considéré, est-ce vraiment difficile de concocter ce type "d'oeuvre", à partir du moment, bien sûr, où l'on fait appel à une société d'effets numériques suffisamment performante pour les séquences catastrophiques (ici, nous avons droit à la fusion du célébrissime pont de San Francisco !) ? Pour ce qui est de l'environnement humain, les composantes sont toujours les mêmes 99 fois sur cent : le beau gosse courageux, intelligent, intuitif, que personne ne croit mais qui verra sa théorie confirmée ; le savant borné, plus ou moins malhonnête mais qui saura se racheter ; le spécialiste des bidouillages en tous genres qui est capable de vous fabriquer en trois tours de main l'engin adéquat pour la sauvegarde du monde ; la beauté, fatale, ou non ; le ou les braves qui se sacrifient pour le bien de tous... Bref, la rrroutine habituelle. Il est cependant bon de noter que si les effets spéciaux extérieurs sont assez convaincants, ceux qui accompagnent le "voyage" à l'intérieur de la croûte terrestre sont d'une répétitivité lassante et particulièrement fades. 
 
   Au milieu des cataclysmes obligés, des théories fumeuses, du parcours évidemment semé d'embûches de la navette, des méga obstacles, le tout ponctué, comme il se doit, de pointes d'humour basique, nous avons quand même droit, ici, à une petite cerise sur le gâteau : un hacker de génie, Théodore Finch "Rat" (D.J. Qualls), au nez digne de Cyrano, qui apporte un soupçon de piment à un récit dont le délire dépasserait presque celui d'"Armageddon", ce qui n'est pas peu dire. Mais, à force d'entasser les énormités et les tonnes d'invraisemblances, on parvient à une sorte de magma (oui, oui, comme dans la croûte terrestre !) quasiment jubilatoire. Et puis, n'oublions pas LE scoop primordial : le centre de notre planète bleue regorge de diamants ! Avouez que cette nouvelle vaut bien la vision du film ! Même si celui-ci est loin d'approcher les réussites majeures du genre, comme "La tour infernale" ou "Le jour d'après"...
   
Bernard Sellier