La guerre des mondes, film de Steven Spielberg, commentaire

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La guerre des mondes,
        (War of the world),       2005, 
 
de : Steven  Spielberg, 
 
  avec : Tom Cruise, Dakota Fanning, Miranda Otto, Tim Robbins, Gene Barry, Ann Robinson,
 
Musique : John Williams

  
   
Ray Ferrier (Tom Cruise) est un grutier talentueux, mais un époux délaissé. Son épouse, Mary Ann (Miranda Otto) vit désormais avec Tim (David Alan Basche) et attend un enfant. Le jour où débute cette histoire, elle amène à son ex leurs deux enfants, la petite Rachel (Dakota Fanning) et son frère Robbie (Justin Chatwin), adolescent rebelle. Un orage d'une violence inaccoutumée se déclenche. Bientôt, sortent du sol de gigantesques machines qui détruisent tout sur leur passage. Ray fuit avec ses deux enfants, mais les mortels tripodes semblent proliférer à une vitesse supersonique... 
 
   Les films appartenant aux genres science-fiction ou catastrophe, fort en vogue dans les années 70 ou 80, sont évidemment ceux qui justifient une réactualisation moderne, les effets spéciaux numériques permettant un réalisme que l'on ne connaissait évidemment pas à l'époque héroïque où fut tournée la première adaptation du roman de H.G.Wells. Etonnant, tout de même que ce soit Steven Spielberg qui se plonge dans ce projet, dont l'originalité laisse largement à désirer. Dès le commencement, nous sommes dans un univers connu que ne ne quitterons pratiquement plus jusqu'à la fin. Celui des poncifs et de la routine propres à ce genre ultra codifié. Le héros est divorcé (c'est quasiment obligatoire), beau gosse (ça se vend toujours mieux !), doté de qualités paternelles contestables mais d'un amour pour ses enfants (ils n'en font qu'à leur tête ! Ah ces garnements qui n'obéissent jamais...) au-delà de tout soupçon, amateur de base-ball (quelle plaie !) et, cela va sans dire, courageux, inventif, chanceux et casse-cou. Bon, voilà pour la panoplie avec laquelle le spectateur part en voyage durant deux heures. Ajoutons, tout de même, au crédit ou au débit du scénario (selon les humeurs) une fillette à laquelle on a envie de flanquer une baffe par réplique, tout au moins pendant une grande première partie ! 
 
   Avec cet assemblage passe-partout, Spielberg nous entraîne dans une fuite éperdue, bien menée, reconnaissons-le, qui ne manque pas de suspense, c'est le moins qu'il puisse nous offrir. Les tripodes semblent sortis de "L'empire contre-attaque" et, dès la première de leurs apparitions, le doute n'est pas de mise. Nous ne sommes pas dans les incertitudes de "V", ou dans l'univers des gentils aliens de "Abyss" ! Les extra-terrestres combinent ici l'agressivité des monstres de Ridley Scott "Alien" à la sauvagerie des TRex de "Jurassic Park". La scène (longuette !) dans le refuge où survit un Tim Robbins empâté et délirant semble d'ailleurs calquée sur celle dans laquelle les enfants cherchent à échapper au furieux TRex. Autant dire que, si les effets spéciaux sont brillants, avec d'envoûtantes visions de paysages rougis, une noirceur absolue, l'ensemble ne vole pas aussi haut que les cabines invulnérables qui dévastent un monde apocalyptique. Sans compter une fin... sans grand relief. Intéressant lors d'une première vision, mais à la troisième, ça reste à vérifier...
   
Bernard Sellier