Jungle cruise, film de Jaume Collet-Serra, commentaire

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Jungle cruise,
      2021, 
 
de : Jaume  Collet-Serra, 
 
  avec : Dwayne Johnson, Emily Blunt, Jack Whitehall, Edgar Ramirez, Jesse Plemons, Paul Giamatti,
 
Musique : James Newton Howard

   
 
La jeune Lily Houghton (Emily Blunt) s'est mise en tête de retrouver l'arbre de vie mythique qui se trouverait au cœur de la forêt amazonienne. Elle entraîne dans cette folle équipée son trouillard de frère, McGregor (Jack Whitehall). Arrivés sur place, ils louent les services du guide local le plus réputé, Frank Wolff (Dwayne Johnson). Mais le Prince Joachim (Jesse Plemons) est lui aussi en quête de l'arbre miracle...  
 
 Le film est adapté d'une célèbre attraction du parc Disney. Dès le commencement, les références cinématographiques sont évidentes. «Indiana Jones et la dernière croisade», « À la poursuite du diamant vert», ou encore «Pirates des Caraïbes», par exemple. Mais il serait beaucoup trop simple de se contenter de reproduire platement ces modèles, même si les ingrédients ont permis à ces œuvres de recevoir un succès mérité. Le spectateur aura donc droit à une héroïne dont les exploits n'ont rien à envier à ceux d'Indy, à une avalanche d'effets spéciaux aussi délirants, originaux (les abeilles espionnes), que souvent réussis (il est instructif de consulter sur la page IMDB le nombre impressionnant de spécialistes qui ont participé à leur conception), à un héros adepte des blagues à trois sous, mais bodybuildé et bien sûr invincible, au compagnon d'infortune dont la couardise permet la mise en valeur de sa tarzane de sœur, et naturellement aussi, à un méchant teuton au look de gros poupon ridicule. Afin de corser encore un peu plus une histoire déjà dégoulinante de cascades improbables et de secrets enfouis, il est fait appel à l'Histoire, la grande, avec les expéditions meurtrières de Lope de Aguirre, quelques siècles plus tôt. Tout cela relève évidemment des contes fantastiques pour enfants, mais il faut reconnaître que le résultat ne manque ni de panache ni de gueule. Étonnant, par contre, de voir aux commandes Jaume Collet-Serra qui, jusqu'alors, se consacrait plutôt aux thrillers conventionnels («Non-stop», «Sans identité»), même si l'une de ses premières réalisations marquantes, «Esther», affichait une originalité intéressante et un genre intimiste dont il semble s'être définitivement détourné. James Newton Howard, de son côté, s'est contenté d'une illustration musicale passe-partout peu mémorable.

 Distrayant, amusant, assez inventif, mais tout de même épuisant sur la longueur...
   
Bernard Sellier