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Mission to Mars,
      2000, 
 
de : Brian  De Palma, 
 
  avec : Tim Robbins, Gary Sinise, Don Cheadle, Connie Nielsen, Peter Outerbridge, Armin Mueller Stahl,
 
Musique : Ennio Morricone


   
Luke Graham (Don Cheadle) fête avec ses amis Jim McConnell (Gary Sinise), Woodrow "Woody" Blake (Tim Robbins) et sa femme Terry Fisher (Connie Nielsen) son imminent départ pour une mission martienne. Quelques mois plus tard, les astronautes ont débarqué sur la planète rouge. Ils observent un étrange mont et s'en approchent pour l'analyser. Mais à peine leur radar a-t-il été mis en service qu'un étrange phénomène se déclenche et aspire trois des membres de l'équipage. Luke réussit à faire parvenir un fragment de message à la terre. Woody réussit à persuader le directeur des vols spatiaux, Ramier Beck (Armin Mueller Stahl) de l'envoyer en compagnie de sa femme, de Jim et de Phil Ohlmyer (Jerry O'Connell) en mission de secours... 
 
   Pour sa première incursion dans le film de science-fiction, Brian de Palma s'est fortement inspiré d'"Abyss", de "2001 odyssée de l'espace", de "Contact" et "Stargate". Du premier il a puisé le message d'universalité de l'amour créateur ; du second l'aura de mystère qui entoure un objet cosmique inconnu ; des troisième et quatrième le voyage intergalactique. Evidemment, il est tout à fait possible de regretter la résolution de l'énigme, conservée à l'état brut par Kubrick, pour foncer tête baissée dans une explication rationnelle pseudo-scientifique. C'est un point de vue tout à fait légitime. Les spectateurs s'interrogeront encore pendant des décennies sur la signification du symbole kubrickien et cela entretient l'estime dans laquelle beaucoup enveloppent l'auteur de "Shining".  
 
   Pour ma part, à l'inverse de maints commentateurs, je ne considère pas du tout comme ridicules les trente dernières minutes du film de Brian de Palma. Elles arrivent, certes, après une heure et demie de descriptions minutieuses d'un vol spatial, supervisées par divers spécialistes de la NASA, et font basculer brutalement le spectateur dans un autre monde. Celui de l'imaginaire, du supposé, de l'utopie. En quoi cela est-il méprisable ou risible ? Que savons-nous de l'irruption de la première cellule, sur terre, il y a plusieurs centaines de millions d'années ? Que savons-nous de la vie qui, fort probablement, existe sous des formes diverses, sur des milliers de planètes, à travers les millions de galaxies qui nous entourent ? Que connaissons-nous de l'univers à des milliers d'années-lumière, lorsque nous ne savons même pas ce qui se trouve à quelques dizaines de kilomètres sous nos pieds ? Pourquoi se gausser de cet être magique, spirituellement évolué, lorsque nous ne voyons aucun ridicule dans la grosse bébête grotesque, aux dents longues et à la bave dégoulinante, d'"Alien" ?  
 
   Le scénario n'est pas original ? Peut-être. Certains raccourcis scénaristiques choquent ? Sans doute. Mais Brian de Palma nous offre un merveilleux voyage aux confins du rêve et du possible, avec quelques moments inoubliables : l'émotion dans la séparation de Terry et de Woody, la beauté dans cette vision des astronautes au coeur du système solaire, la poésie dans la danse en apesanteur... Un bien beau cadeau !
   
Bernard Sellier