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La mule,
       (The mule),       2018, 
 
de : Clint  Eastwood, 
 
  avec : Bradley Cooper, Clint Eastwood, Manny Montana, Alison Eastwood, Taissa Farmiga, Andy Garcia, Laurence Fishburne,
 
Musique : Arturo Sandoval


   
Earl Stone (Clint Eastwood), passionné d'horticulture, possède une petite entreprise à laquelle il consacre tout son temps libre. Au point qu'il ne se se présente même pas au mariage de sa fille Iris (Alison Eastwood). Quelques années plus tard, les affaires ont périclité au point que sa maison est saisie. C'est alors qu'il reçoit une proposition de travail... 
 
   Toujours aussi prolifique, malgré ses presque 90 ans, ( 17 films en 18 ans... ), le grand Clint nous offre ici un petit mélange de polar inspiré d'une histoire vraie, de road movie, et de drame intimiste. Inutile de chercher un approfondissement dans chacun de ces trois composantes. La partie enquête suit de manière très superficielle et traditionnelle la délicate mission de l'agent des stups Colin Bates (Bradley Cooper), pressé par son supérieur (Laurence Fishburne) de coincer la 'mule' insaisissable dont ils ont eu connaissance par une balance. Les méchants, avec Laton (Andy Garcia) à leur tête, ne sortent pas, eux non plus, d'un classicisme tranquille. Ce n'est pas le plus intéressant du film. 
 
   La partie road movie voit notre vieux Clint, chansons aux lèvres, sillonner les routes désertes pour jouir de ses dernières années de liberté, et sans doute aussi pour s'éloigner de ce qu'il considère comme une prison familiale. Les transports illicites ne sont en fait qu'une justification pour cette échappatoire. Nous sommes bien loin ici de l'enfoncement conscient et forcené du Walter White de " Breaking bad ". 
 
   La partie drame intimiste, elle aussi abordée avec une certaine légèreté car Earl est un incorrigible pince sans rire, nous présente un vieil homme passablement égoïste, imperméable aux souffrances de sa femme Mary (Dianne Wiest), de sa fille et de sa petite fille. Vaguement conscient peut-être d'avoir raté une partie importante de sa vie, si l'on en croit ses 'leçons' adressées à l'agent Bates. Mais tout cela demeure assez anecdotique. 
 
   Ce qui fait le charme de cette œuvre, beaucoup plus superficielle que ses réalisations majeures ('Million dollar baby', 'Mystic River', 'L'échange'...), c'est sans doute la petite musique nostalgique qui colore du début à la fin cette histoire simple, interprétée à la perfection par un acteur-réalisateur devenu mythique. Une œuvre 'testament' ? Rien n'est moins sûr, vu l'énergie créatrice que déploie le grand 'Clint'...
   
Bernard Sellier