Ne pas lire avant d'avoir vu la série Christian Troy (Julian McMahon) a beaucoup de difficultés à se remettre de l'agression qu'il a subie. De son côté, rien ne va plus dans la famille de Sean (Dylan Walsh), dont le fils Matt (John Hensley) devient toujours plus agressif depuis qu'il a eu connaissance de la vérité sur sa naissance et sur la femme qu'il aimait. Et ce n'est que le début d'un maelström de catastrophes plus ou moins traumatisantes dans la vie des deux associés...
Après deux saisons particulièrement denses aussi bien sur le plan des perturbations psychologiques individuelles, que des événements dramatiques, il était légitime de redouter la répétitivité ou la chute de tension. Inquiétude vaine. Les scénaristes ont réussi à découvrir de nouvelles orientations narratives, en exacerbant l'aspect sauvage de nombreuses péripéties, mais en conservant une qualité d'émotion intacte. Sans entrer dans des méandres psychiques filandreux à la façon de "Dr. House", en évitant soigneusement la complexité gratuite, le récit privilégie les situations et les intéractions naturelles, ce qui renforce l'empathie spontanée que peut ressentir le spectateur face à des circonstances qu'il expérimente régulièrement. Et, cerise sur le gâteau, les diverses opérations qu'assument avec plus ou moins de réussite les chirurgiens, sont aussi réalistes que spectaculaires. A cette réussite quasi absolue, un seul infime bémol, déjà noté dans les saisons précédentes : la disparition temporaire et inexpliquée de certains thèmes pourtant majeurs (le "découpeur" s'invite dans les deux premiers épisodes puis prend des vacances durant un long moment...). Mais lorsqu'il refait surface... quelle claque ! Bernard Sellier