Ne pas lire avant d'avoir vu la série Sean McNamara (Dylan Walsh) et Christian Troy (Julian McMahon) voient leur clientèle diminuer dangereusement. Pour comble de malheur, Liz Cruz (Roma Maffia), que Christian a mise à la porte au retour de leur lune de miel, réclame la moitié de la fortune de son mari. La rencontre du docteur Mike Hamoui (Mario Lopez) permet aux deux chirurgiens de découvrir une nouvelle voie thérapeutique des plus rentables : la reconstruction vaginale...
Les concepteurs de la série sentaient-ils que la fin était proche ? Toujours est-il que leur imagination, loin de s'émousser avec le temps, semble s'être déchaînée pour offrir au spectateur un amoncellement forcené de drames en tous genres. Bien sûr, certains rebondissements, certains enchaînements un tantinet abrupts, mettent parfois à mal la logique ou la vraisemblance psychologique. Bien sûr, il y a sans doute, de-ci, de-là, un abus facile des frasques éroitiques. Mais, à côté de ces peccadilles, que de foisonnements enivrants ! La richesse infinie des thèmes abordés, la liberté de ton, les interrogations multiformes sur le sens de la vie, l'exploration vertigineuse des émotions, des sentiments, des relations humaines, des souffrances, des espoirs, des pathologies, des failles intimes, laissent pantois et fascinés. Au fil du temps, ces personnages sont presque devenus partie intégrante de notre famille.
Pourtant, de cette centaine d'épisodes, et malgré la surabondance des événements dramatiques, ce n'est peut-être pas tant le survol éblouissant de ces dizaines de destins cahotiques, blessés, douloureux, passionnés, qui marquera durablement, mais simplement la chronique d'une amitié intemporelle, impérissable, capable de résister aux tempêtes, aux séismes, aux trahisons et aux jalousies.
Une série qui occupera, aux côtés de "Dexter", de "Six feet under", ou, dans un domaine différent, de "24 heures", une place de choix au Panthéon des réussites télévisuelles. Bernard Sellier