Out of time, film de Carl Franklin, commentaire

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Out of time,
       2003, 
 
de : Carl  Franklin, 
 
  avec : Denzel Washington, Eva Mendes, Alex Carter, Sanaa Lathan, Dean Cain, John Billingsley,
 
Musique : Graeme Revell

   
   
Matthias Lee Whitlock (Denzel Washington) est chef de la police dans la petite ville de Banyan Key, en Floride. Sa femme, Alex Diaz (Eva Mendes), qui vient d'obtenir une promotion à la police criminelle, l'a quitté depuis quelques mois et demande le divorce. Matthias entretient une liaison délicate avec Ann Merai Harrison (Sanaa Lathan), régulièrement frappée par son marin Chris (Dean Cain). Un jour, la jeune femme lui demande de l'accompagner à l'hopital. Les nouvelles sont mauvaises. Atteinte d'un cancer, Ann n'a plus que quelques mois à vivre. A l'extrême rigueur, un traitement pourrait être tenté en Suisse, mais le coût est totalement prohibitif. Matthias, désespéré, offre à la malade l'argent qui a été saisi au cours d'une arrestation de trafiquants et dont il a la garde. Son absence ne sera pas remarquée, puisqu'il est bloqué jusqu'à la fin des procédures pénales en appel, qui dureront sans doute des années. Malheureusement, tout se détraque. La maison des Harrison explose et deux cadavres carbonisés sont retrouvés à l'intérieur. Alex est chargée de l'enquête et tous les indices semblent mener vers Matthias... 
 
   Rien de foncièrement original dans ce polar de facture classique qui évoque nombre d'oeuvres antérieures : "Faute de preuves", "Sens unique", "Masquerade", "Color of night", ou encore les propres créations de son auteur, telle "Le diable en robe bleue"... Mais il ne possède ni l'intensité dramatique et émotionnelle des deux premiers, ni le romantisme désabusé du troisième, ni l'ambiguité du quatrième. Il est simplement fondé sur un scénario convenablement bâti, qui réserve son petit lot de retournements de situations, même si un certain nombre sont fort prévisibles. Le réalisateur n'a même pas utilisé le décor de la Floride pour procurer à son récit une certaine saveur locale. Cela étant, pour peu que l'on soit bon public, on doit reconnaître que l'histoire se laisse voir avec un certain intérêt, principalement grâce au trio emmené par un Denzel Washington toujours aussi jeune, enthousiasmant, et charismatique, même lorsqu'il ne fait qu'une figuration ordinaire. Entouré de deux charmantes créatures, lesté de son coéquipier soûlard et fantaisiste, Chae (John Billingsley), il donne à ce petit polar un charme passablement désuet, annoncé, d'ailleurs, par un générique légèrement passéiste.
   
Bernard Sellier