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Police fédérale L.A.,
      (To live and die in L.A.),      1985, 
 
de : William  Friedkin, 
 
  avec : Willem Dafoe, William L. Petersen, Michael Greene, John Pankow, John Turturro, Dean Stockwell, Robert Downey Sr., Steve James,
 
Musique : Wang Chung

 
   
Richard Chance (William L. Petersen) fait équipe depuis plusieurs années avec son ami Jim Hart (Michael Greene). Celui-ci est à trois jours de sa retraite. Pour une mystérieuse raison, ce dernier souhaite poursuivre seul son enquête pour démasquer Eric "Rick" Masters (Willem Dafoe), un artiste reconverti dans la fabrication de faux billets. Il se rend dans un entrepôt désaffecté. Mais Rick et son homme de main l'y attendent. Jim est tué. Richard décide de retrouver coûte que coûte le criminel afin de venger son ami... 
 
   Toujours fidèle à une attirance pour les extrêmes, le réalisateur est capable du meilleur ("L'exorciste", "French connection"), comme du pire ("Traqué"), en passant par le bizarre ensorcelant ("Bug"). De toute évidence, "Police fédérale L.A." appartient à la catégorie des réussites majeures. Le titre original anglais est d'ailleurs beaucoup plus fidèle à la réalité cauchemardesque qui se développe, car la "police" n'a plus guère d'image à sa ressemblance dans les actions qui sont menées par Richard. L'histoire commence de manière banale, mais, très progressivement ce qui était a priori une enquête classique doublée d'un légitime désir de vengeance se métamorphose en une traque de plus en plus haletante dans laquelle les méthodes se noircissent au fur et à mesure que les difficultés s'amoncellent. Les limites entre justice et arbitraire s'estompent jusqu'à disparaître totalement. Intégrité et droiture n'ont que très peu droit de cité dans un univers aussi marginal qu'impitoyable où règnent des personnages jusqu'au boutistes. Leur psychologie est plus que sommaire, mais, contrairement à "Traqué", dans lequel répétitivité et simplisme se confondaient dans un vide excédant, elle est supplantée par une urgence dramatique qui gonfle sans répit dans une frénésie électrisante, et ce jusqu'à un dénouement qui laisse le spectateur abasourdi et médusé. Beaucoup de bruit, de fureur, une course poursuite haletante, des dialogues acérés, strictement réduits au minimum, voilà une œuvre qui ne peut que marquer profondément.
   
Bernard Sellier