The protégé, film de Martin Campbell, commentaire, site Images et Mots

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The protégé,
      (The asset),      2021, 
 
de : Martin  Campbell, 
 
  avec : Michael Keaton, Maggie Q, Samuel L. Jackson, David Rintoul, Patrick Malahide, Ray Fearon, Robert Patrick,  
 
Musique : Photek

  
   
Anna (encore !) (Maggie Q) a jadis été sauvée d'une exécution par un redoutable tueur à gages, Moody (Samuel L. Jackson). Elle-même a suivi le même cursus professionnel. Trente ans plus tard, lorsqu'elle constate que son bienfaiteur a été exécuté, une obsession la ronge : retrouver le ou les coupables et les faire payer...
 
   Avant d'entrer dans le vif du commentaire, il y a tout de même une question majeure qui se pose au spectateur. Pourquoi les tueuses se prénomment-elles presque toutes Anna ? Bien sûr, me direz-vous, il y a quelques exceptions notables : la 'Villanelle' de «Killing Eve», la 'Nikita' de Luc Besson. Mais depuis quelques années, Anna est devenu tendance. Le «Anna» de Luc Besson toujours, le «Hanna» de Joe Wright, et un certain nombre d'autres dont je n'ai pas eu la présence d'esprit de noter le titre au moment de la vision. Qu'importe, nous avons donc ici une énième Anna, incarnée avec conviction par une Maggie Q toujours en pleine forme, qui va tout mettre en œuvre pour châtier les vilains tueurs qui ont exécuté son ami tueur. Parce que, bien sûr, il y a les exécuteurs 'gentils', conscients de leurs imperfections, et les méchants irréductibles qui n'ont aucune chance de rédemption dans la vie présente. Ne pas confondre. Samuel L. Jackson ne manque pas d'ailleurs d'établir clairement la différence entre son statut de tueur et celui des criminels qu'il pourchasse. On pourrait discuter longtemps sur cette dialectique pour le moins ambiguë. Tout comme sur la complaisance avec laquelle la violence est exacerbée. Les producteurs de la série «John Wick» sont aux commandes, et ça se ressent. Ce n'est guère flatteur. On sent clairement que le scénario, déjà vu des centaines de fois, cherche à se démarquer de ses prédécesseurs. Pour ce faire, il aurait pu se contenter de l'opposition certes primaire, mais bienvenue, entre les deux tueurs à gages (Anna et Rembrandt (Michael Keaton)), ou encore des quelques coups de théâtre, assurément faciles, mais assez efficaces. Pourtant, cela ne devait pas paraître suffisant aux yeux de certains décideurs, qui ont jugé bon d'en rajouter dans une violence gratuite aussi inutile que déplaisante. C'est d'autant plus dommage que rien de très positif ne vient racheter cette propension malsaine. Samuel L. Jackson refait pour la énième foi, lui aussi, une composition de mentor qui lui colle à la peau, et Michael Keaton ne paraît pas franchement investi dans son rôle. 
   
Bernard Sellier