Canberra. Un jeune étudiant, Max Dalgety (Timothy Parsons) est retrouvé mort au bord du fleuve, le ventre ouvert. Intriguée par la découverte de ce cadavre à laquelle elle a assisté, la journaliste Harriet Dunkley (Anna Torv) tente d'en savoir plus sur le mort. Mais elle se heurte à des murs. Elle se rend compte que son téléphone est hacké. Pendant ce temps, les relations se tendent entre la Chine et l'Australie, car une jeune cantatrice australienne, Sabine Hobbs (Alice Chaston) s'est immolée par le feu à Pékin, pour dénoncer l'annexion du Tibet. Sauvée in extrémis, elle est retenue prisonnière en Chine...
Il n'est pas très aisé de s'y retrouver au cours du premier épisode, tant les personnages sont nombreux et pas forcément très distinguables quant à leurs identités et fonctions. Les enjeux majeurs s'éclaircissent progressivement : tension entre la Chine, les États-Unis et l'Australie, en partie à cause de Sabine ; rivalité forcenée entre la ministre de la justice, Catriona Bailey (Jacki Weaver) et le ministre de la défense, Mal Paxton (Dan Wyllie) ; quête de la vérité au sujet du mystérieux Max Dalgety ; et surtout manipulations des évènements pour la mise en place progressive d'un état policier de contrôle total, ce qui résonne très fort à nos oreilles en 2024, étant donné les tentatives d'étouffer toute dissidence de pensée opérées par l'UE.
Le scénario se rapproche beaucoup plus d'un House of cards que d'un épisode de 24 heures, bien qu'un suspense assez intense soit présent. L'action n'a rien de spectaculaire, et toutes les tensions reposent sur les affrontements entre personnalités politiques et différents services de renseignement. Un véritable cloaque qui ne surprend plus vraiment, mais qui demeure toujours captivant dans son observation analytique. Le principal regret vient du manque de clarté du récit. Il est indispensable de conserver une attention soutenue pour s'y retrouver dans tous ces personnages qui espionnent, qui trahissent, qui mentent, qui changent d'orientation, car leur identification est loin d'être idéale. Même les éléments matériels souffrent d'un flou perturbant (par exemple cette histoire de carte Sim). Cette nébulosité, qui s'ajoute aux méandres machiavéliques du scénario, est un handicap pour apprécier pleinement la dramaturgie de l'histoire. Heureusement que l'intensité des principaux personnages permet au spectateur de s'investir dans l'étude ensorcelante de ce panier de rats qui ne cherchent qu'à s'entredévorer. Outre la toujours charmante et impliquée Harriet, incarnée par Anna Torv (Fringe), Mal Paxton et la puante Catriona composent un duo de choc qui ne peut laisser indifférent.