Line of duty, saison 6, série de Jed Mercurio, commentaire

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Line of duty,
     Saison 6,      2021 
 
de : Jed  Mercurio..., 
 
avec : Martin Compston, Vicky McClure, Adrian Dunbar, Craig Parkinson, Gregory Piper, Neil Morrissey, Claire Keelan,
 
Musique : Carly Paradis


 
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Le capitaine Hastings (Adrian Dunbar) a été innocenté des chefs d'accusation qui avaient été retenus contre lui grâce aux malversations de son amie Gill Biggaloe (Polly Walker). Lisa McQueen (Rochenda Sandall), membre du gang qu'avait infiltré John Corbett (Stephen Graham) a passé un accord en livrant des informations. Mais elle a menti sur le fait que son associé, Ryan Pilkington (Gregory Piper), assassin de John, est toujours en liberté. Il est même en formation à l'école de police. L'AC-12 enquête sur la commandante Jo Davidson (Kelly Macdonald), qui, en mission pour arrêter un suspect de meurtre, a brusquement détourné le convoi vers un braquage de boutique de paris clandestins...

 Après cinq saisons gorgées de tensions insoutenables, de suspenses haletants, de rebondissements majuscules, on se dit qu'il est impossible d'être encore surpris et scotché. Eh bien, c'est une erreur. Parce que, dès l'ouverture de l'histoire, le spectateur est à nouveau happé par une histoire qui a le génie de rassembler une multitude d'éléments vus antérieurement, afin de composer une fresque presque apocalyptique des collusions entre les hauts gradés de la police et les caïds du crime organisé. Alors que l'on pourrait considérer comme artificielle cette construction à étages multiples, qui n'en finit pas de mettre au jour de nouvelles collusions, pour, in fine, reconstituer un cercle parfait, il n'en est rien, tant la logique la plus froide et objective balaie sur son passage tout opportunisme narratif. Une telle tenue dramatique et événementielle sur six saisons tient presque du miracle. Même dans les meilleures séries à rallonge, telles "Breaking bad", "Six feet under", "Dr. House", "Dexter", "24 Heures", "Esprits criminels", "Harry Bosch", arrive toujours une saison dont le niveau baisse, ou qui déçoit temporairement. Ici, il n'existe pas un seul ventre creux, et, au-delà de la qualité de l'écriture et de l'interprétation, cela tient sans doute aussi à la sagesse des scénaristes, qui ont su concentrer les évènements dans une forme resserrée, sans jamais sacrifier la crédibilité ou le réalisme. Qui plus est, plusieurs personnages marquent durablement la mémoire du cinéphile, autant par leur intensité caractérielle, que par leur jusqu'au-boutisme professionnel. Kate et Steve, bien sûr. Mais au premier rang trône sans conteste le capitaine Hastings, archétype du pachyderme ancré dans ses conceptions passéistes de droiture, d'intégrité et d'honnêteté.

 Une des plus addictives et envoûtantes créations existantes. Pour l'anecdote, et en tant qu'apprenti scénariste, voilà le type d'œuvre qui décourage immédiatement toute tentative d'écrire la moindre histoire de ce type, tant la comparaison risque d'être accablante !
   
Bernard Sellier