Après la disparition de Lisa (Lili Taylor), les différents membres de la famille Fisher surmontent tant bien que mal le drame. Plutôt bien pour Ruth (Francis Conroy), qui n'a d'yeux que pour son Georges (James Cromwell) bien aimé. Pas trop mal pour David (Michael C.Hall), qui retrouve un certain équilibre dans sa relation avec Keith (Mathew St.Patrick). Et carrément de manière sombre pour Nate (Peter Krause), très perturbé par le décès de sa femme. Mais les perturbations ne tardent pas à s'amonceler...
L'impression première est à peu près la même que lors de la vision de la saison 3. A savoir que le scénario se montre un tantinet erratique. Il suit le quotidien de chaque personnage, épouse toujours avec sensibilité les traumatismes et les souffrances internes, mais ne donne pas l'impression de se diriger avec assurance vers un cap dramatique essentiel. L'urgence et la spontanéité naturelles qui caractérisaient les deux premières saisons semblent s'être diluées progressivement, laissant la place à un amoncellement de va et vient parfois répétitifs entre des personnages qui, à l'instar du récit, cherchent leur direction, mais ne la trouvent pas vraiment. Le spectateur ne peut que se sentir attiré par ces êtres déboussolés, angoissés, terriblement proches de lui. Pourtant l'absence de pics dramatiques majeurs (exception faite de l'aventure nocturne de David), procure une impression de ronronnement, certes ludique et souvent intéressant, mais frustrant par rapport aux expériences vécues dans les deux premières saisons. Il faut vraiment attendre la révélation finale pour que l'envie de poursuivre l'expérience dans l'ultime saison manifeste sa force...