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Six feet under,
      Saison 1,     2001 
 
de : Alan  Ball..., 
 
avec : Michael C. Hall, Peter Krause, Frances Conroy, Rachel Griffiths, Ben Foster,
 
Musique : Richard Marvin


   
Saison 2         Saison 3         Saison 4         Saison 5

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
La famille Fisher, propriétaire d'une entreprise de pompes funèbres, s'apprête à fêter Noël. Malheureusement, le père de famille se tue au volant de sa nouvelle limousine mortuaire. C'est un ruce choc pour son épouse, Ruth (Frances Conroy), mais aussi pour ses trois enfants. D'autant plus que leurs vies intimes ne sont pas des plus équilibrées ou harmonieuses. L'aîné, Nate (Peter Krause) a quitté le domicile familial depuis de nombreuses années, et cumule les conquêtes sans pouvoir se stabiliser. Le second, David (Michael C. Hall), méprisé par son père, travaille comme un forcené dans l'entreprise et oublie sa détresse dans les bras d'un policier noir. Quant à la petite dernière, Claire (Lauren Ambrose), elle se shoote régulièrement en compagnie de marginaux. Pour corser le tout, Ruth avoue à ses enfants qu'elle entretient depuis plusieurs années une relation adultère avec un coiffeur ! Autant dire que la situation est particulièrement tendue... 
 
   Tout comme c'était le cas pour "Pushing daisies", c'est l'originalité du cadre dans lequel se déroule l'histoire qui retient de prime abord l'attention du spectateur. En l'occurrence une patisserie là, une entreprise de pompes funèbres ici. Habitués que nous sommes à être ballottés de cellules anti-terroristes en commissariats de police, l'irruption dans le lieu particulièrement répulsif qu'est un athanée ne peut que secouer sans ménagement notre coeur et nos entrailles. D'autant plus que ce ne sont pas les événements horrifiques, émouvants, stupéfiants ou répugnants qui manquent dans ce type d'entreprise. Pour avoir travaillé plusieurs mois chez Roblot, j'en sais quelque chose ! Et le drame commence sur les chapeaux de roue. Au point que l'on se demande, avec un soupçon d'inquiétude, si une telle intensité est capable de se maintenir sur de multiples saisons. Quoi qu'il en soit, inutile de vouloir bouder le plaisir immédiat que l'on prend à suivre les errements psychologiques et les diverses péripéties plus ou moins catastrophiques qui émaillent la vie de la famille Fisher. Hormis un petit bémol pour Claire, les personnages charment instantanément. Loin de son personnage puissant de "Dexter", Michael C. Hall émeut profondément par sa sensibilité à fleur de peau et ses fêlures intérieures. Quant à la Brenda de Rachel Griffiths, son charisme provoque un envoûtement immédiat. 

   Les scénaristes exploitent avec habileté les différentes facettes de la profession, tout en privilégiant les composantes humaines, ce qui ne les empêche pas de manifester une liberté de ton et une inventivité visuelle qui balaient de manière explosive les convenances et les visions aseptisées, angéliques, que l'on associe traditionnellement à la préparation mortuaire. 

   Une première saison souvent émouvante, toujours palpitante, traversée en permanence d'un anticonformisme jouissif, mais surtout d'une richesse psychologique confondante.
   
Bernard Sellier