Mars 2003, vingt-quatre heures avant l'invasion de l'Irak. Un commando britannique dirigé par John Porter (Richard Armitage), parvient à délivrer un industriel, Kenneth Bratton (Alistair Petrie). Mais, au cours de l'opération, deux soldats sont tués par un jeune kamikaze, As'Ad (Fenar Mohammed-Ali), que John avait refusé de tuer. Sept ans plus tard, alors que les troupes américaines s'apprêtent à quitter définitivement l'Irak, une jeune journaliste anglaise, Katie Darmouth (Orla Brady), est kidnappée. Elle a juste le temps de prendre une photo de l'un de ses ravisseurs, qui semble être As'Ad...
La première surprise réside dans le processus narratif. Habitués des séries type "24 heures", "Homeland", "Fringe", "Dexter"..., qui développent une intrigue complexe allant d'un point A vers un point Z sur une saison entière, voire sur plusieurs, c'est avec un peu d'étonnement que l'on découvre ici des mini intrigues couvrant deux épisodes chacune. La première se déroule en Irak, la seconde au Zimbabwe, la troisième en Afghanistan et au Pakistan. Y a-t-il d'autres surprises ? Pas vraiment. Cette saison 1 ne révolutionne pas le genre. En revanche, elle ne manque pas de qualités. Les intrigues, bien que réduites à des actions individuelles, affichent un sens aigu du suspense et de la dramaturgie, et, surtout, illustrent avec efficacité les tensions, manipulations, dissimulations, auxquelles se livrent les pays soi-disant "alliés" ou "amis". A ce titre, les révélations actuelles (octobre 2013), concernant les écoutes effectuées par la NSA sur les dignitaires européens, ne font que confirmer ce que cette série britannique dénonce sans ambages : les Etats-Unis se considèrent comme les maîtres du monde et tous, alliés comme ennemis, doivent accepter cet état de fait sans broncher. Ajoutons que les acteurs, Richard Armitage tout autant que Andrew Lincoln ("The walking dead"), se montrent particulièrement convaincants. Un excellent cru, même si, parfois, les péripéties souffrent de raccourcis un tantinet brutaux.