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Les trois jours du condor,
      (Three days of the condor),     1975, 
 
de : Sydney  Pollack, 
 
  avec : Robert Redford, Faye Dunaway, Cliff Robertson, Max von Sydow, Tina Chen, Michael Kane, Walter McGinn, Jess Osuna,
 
Musique : Dave Grusin


   
Joseph Turner (Robert Redford) travaille à la Société d'histoire littéraire américaine. En fait, ce petit service de huit personnes, dépendant directement de la C.I.A., est chargé de lire tout ce qui est publié dans le monde.Un jour, lorsque Joseph revient dans les locaux, porteur des déjeuners de ses collègues, il les découvre tous assassinés. Se sentant traqué, il oblige une jeune femme, Kathy Hale (Faye Dunaway) à le conduire chez elle. Il prend contact avec le directeur adjoint de New York, J. Higgins (Cliff Robertson) qui lui promet de lui envoyer un de ses meilleurs amis, SamBarber (Walter McGinn), afin de lui donner confiance et de lui permettre de réintégrer la compagnie... 
 
   Le plaisir que l'on éprouve à revisionner ce film, devenu un classique, est avant tout redevable à Robert Redford, alors dans sa pleine période de gloire, depuis les succès de "Butch Cassidy et le Kid", "Jeremiah Johnson", "L'arnaque" ou "Gatsby le magnifique". Plus charismatique que jamais en humble fonctionnaire propulsé dans un engrenage aussi mortel que sibyllin, il capte en permanence l'attention et l'intérêt, laissant heureusement quelques belles miettes à sa partenaire Faye Dunaway. En ce qui concerne l'intrigue en elle-même, on retrouve les caractéristiques propres aux oeuvres de Sydney Pollack. C'est-à-dire un mélange de chaud et de froid. Comme ce sera le cas pour "La Firme", "L'interprète", "Tootsie", "L'ombre d'un soupçon", et même, sur un plan différent, pour "Out of Africa", nous avons ici u ne histoire a priori passionnante, une tension distillée avec efficacité, un imbroglio passablement intrigant, mais il manque cette flamme qui rendrait l'ensemble enthousiasmant, la gerbe d'étincelles qui pousserait le coeur à battre la chamade, sans pour autant sombrer dans l'agitation primaire façon Tony Scott. Tout est très sage, presque policé (un Joubert (Max von Sydow) assez étonnant), comme aseptisé. Sans doute est-ce l'avalanche de polars modernes hautement speedés (la trilogie Jason Bourne, par exemple), qui aujourd'hui donne, plus encore qu'hier, l'impression de visionner un drame intelligemment construit, mis en scène avec classe, mais dépourvu de ce piment qui donnerait au plat une saveur exceptionnelle.
   
Bernard Sellier