XXX, film de Rob Cohen, commentaire, site Images et Mots

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

xXx,
         2002, 
 
de : Rob  Cohen, 
 
  avec : Vin Diesel, Asia Argento, Samuel L. Jackson, Michael Roof, Marton Csokas,
 
Musique : Randy Edelman, Moby, Rammstein...

  
 
Pour la troisième fois, un agent secret américain s'est fait dessouder par Yorgi (Marton Csokas), chef du groupe d'un pays de l'est, "Anarchie 99" (qu'est-ce qu'ils sont nuls, ces espions !). Devant cette hécatombe, l'un des hauts responsables, l'agent Augustus Gibbons (Samuel L. Jackson), a une idée de génie : recruter parmi les condamnés, casse-cous et autres déjantés de son pays. Au sein des élus, se trouve Xander Cage (Vin Diesel), particulièrement atteint. Après un entraînement-sélection qui confirme son invincibilité absolue, il est envoyé en Tchéquie pour, soi-disant, acheter des bolides au dénommé Yorgi. A cette occasion, il fait la connaissance d'une femme énigmatique, Yelena (Asia Argento)... 
 
 L'idée de départ n'est pas d'une nouveauté folle. On a connu le jouissif "Remo, sans arme et dangereux", qui privilégiait la bonhomie et un humour orientalisant ; "Robocop", qui axait son esthétique sur le futurisme ; "Nikita", violent, sombrement romantique et désespéré. Ici, Rob Cohen, sans doute désaxé par le déjà abrutissant "Fast and furious", a remis ça de plus belle, chaussé des bottes de mammouth et enclenché les décibels à fond la caisse. On a donc droit à des cascades qui feraient pâlir les chutes du Niagara, des explosions sans queue ni tête dans tous les sens, et un héros nouveau cru, doublé fort médiocrement (avec le look original qu'il arbore, on aurait pu lui attribuer une voix française en adéquation !), qui, paraît-il, sera le nouveau James Bond du troisième millénaire ! Avec pour devise, un triple + : + abruti, + plouc, + tatoué ? C'est donc ça, le progrès ? Ah bon ! En tout cas, Rob Cohen va dans le "bon" sens. Dans le sens de l'évolution "par le bas" (celle qui caresse dans le sens du fric, en favorisant l'avènement des nouvelles générations "bien formées" (à la mode US, (of course !) : McDo, jeux vidéo et boucan d'enfer, mais, attention, sans tabac, c'est très mauvais pour la santé !!! Le pied, quoi ! ). 
 
 Après nous avoir gratifié d'un excellent "Dragon, l'histoire de Bruce Lee", d'un sympathique "Cœur de dragon", le réalisateur a désormais tourné définitivement casaque et se consacre à sa mission ultime : mettre à genoux les baffles les mieux armés, réduire en compote les trompes d'Eustache, et décérébrer le plus possible les spectateurs (tout au moins les moins de 20 ans, parce que je ne sais pas si les autres tiendront jusqu'au bout). A l'aide d'œuvres comme celle-ci ou sa précédente, il est en excellente voie : un scénario simpliste, quelques mots échangés à la mitraillette, un montage clip qui fait souvent penser que l'on est devant MTV, une "musique" (enfin, "l'autre", pas celle qui "adoucit les mœurs" !) totalement assourdissante, des effets spéciaux anarchiques en veux-tu en voilà, bref, du gros (de l'obèse !) rouge qui tache. Reconnaissons-le tout de même, il y a une petite pause entre 60 et 80 minutes qui donne l'impression de se retrouver dans un film. 
 
 Conseil pour les croulants de plus de 40 ans : mettre à portée : boules quies, aspirine et télécommande. Avec ça, on peut tenter l'expérience sans trop de risques... Et, pendant quelques secondes, on peut même admirer un château qui semble sortir tout droit des rêves fous de Louis II de Bavière... 
 
 Et puis, réflexion faite, XXX devient responsable et sauve le monde des (très) méchants qui voulaient l'anarchie globale. Alors, peut-être vaut-il mieux se mettre dès maintenant de son côté ?...
   
Bernard Sellier