La chute de la Maison Blanche, film de Antoine Fuqua, commentaire

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La chute de la Maison blanche,
      (Olympus has fallen),      2013, 
 
de : Antoine  Fuqua, 
 
  avec : Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Dylan McDermott, Angela Bassett, Radha Mitchell, Melissa Leo, Ashley Judd,
 
Musique : Trevor Morris

   
 
Le Président des Etats-Unis, Benjamin Asher (Aaron Eckhart) reçoit une délégation sud Coréenne, conduite par le Premier Ministre. Mais la Maison Blanche est attaqué à la fois intérieurement, par des traîtres infiltrés, et extérieurement par une troupe paramilitaire suréquipée. Le Président et ses proches collaborateurs se retrouvent prisonniers dans le bunker souterrain... 
 
 Actualité oblige, les habituels adversaires intégristes ont laissé la place aux sbires de la Corée du Nord. Le sauveur du monde dit "libre" a, du même coup, changé de visage. Jusqu'alors, suivant le budget ou le niveau du film, il avait les traits de Steven Seagal ("Piège en haute mer"...), d'Alec Baldwin ("A la poursuite d'Octobre rouge"...), ou de Bruce Willis ("Piège de cristal", "58 minutes pour vivre"...). Nous passerons sous silence la kyrielle de représentants du monde de la BD, tous plus improbables les uns que les autres. C'est donc ici à Gérard Butler qu'est dévolue la lourde tâche de jouer les superflics. Il serait injuste de dire qu'il démérite. Malheureusement son charisme reste tout de même très limité. Il ne ménage pas sa peine, mais son personnage, dépourvu de toute profondeur, ce qui est d'ailleurs le cas de tous ceux qui l'entourent, est réduit à l'état de machine guerrière efficace. Le spectateur ne s'ennuie pas une seconde, certes. Cependant il serait bien en peine de discerner dans cette agitation frénétique la moindre originalité par rapport aux opus cousins germains qui l'ont précédée. Il y a, sans la plus infime trace d'humour ou de second degré, les méchants, les gentils, les courageux, les faibles, les traîtres, les rebondissements, bref toute la panoplie du thriller patriotique qui voit le clampin obscur renverser les montagnes et remporter, aussi modeste que solitaire, une victoire qui paraissait impossible. Avec, en apothéose finale, le cocorico glorieux, ponctué de promesses solennelles sur la certitude que le pays, transfiguré par l'épreuve, se montrera le meilleur, le plus droit, le plus juste, etc... A l'heure où les révélations s'accumulent sur l'espionnage généralisé auquel se livrent les Etats Unis, cette conclusion béatement complaisante prend quasiment la tournure d'un gag... 
 
 Antoine Fuqua, dont le captivant "Training Day" laissait augurer du meilleur pour la suite de sa filmographie, semble rejoindre le camp des faiseurs de grosses machineries primaires, à l'image de Roland Emmerich, qui, justement, a tourné simultanément une oeuvre sur le même thème : "White House down"...
   
Bernard Sellier