Esprits criminels, saison 1, série de Jeff Davis, commentaire

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Esprits criminels,
      (Criminal minds),    Saison 1,     2005 
 
de : Jeff  Davis..., 
 
avec : Joe Mantegna, Thomas Gibson, Matthew Gray Gubler, Kirsten Vangsness, Shemar Moore, Lola Glaudini,
 
Musique : Marc Fantini, Steffan Fantini, Scott Gordon, Mark Mancina


   
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Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Une jeune femme de Seattle, Heather, désireuse d'acheter une voiture de sport d'occasion, répond à une annonce. Mais elle est kidnappée par un tueur en série qui utilise ce stratagème pour faciliter la mise en confiance de ses proies, qu'il garde prisonnières une semaine avant de les exécuter. Une équipe spécialisée de profilers, Spencer Reid (Matthew Gray Gubler), Derek Morgan (Shemar Moore), Aaron Hotchner (Thomas Gibson), dirigée par le brillant Jason Gideon (Mandy Patinkin), tente de retrouver la trace de la victime, avant l'expiration du délai... 
 
    Dès le premier épisode, l'entrée dans le vif des enquêtes ainsi que de la troupe d'experts est immédiate. Sorte de Cal Lightman (("Lie to me") démesuré, universel, Jason Gideon, incapable, la plupart du temps, d'utiliser les réactions faciales de personnages qui lui sont inconnus, détecte, analyse, met à profit chacun des indices, signes, paramètres, laissés par le tueur sur la scène de crime, pour dessiner un profil susceptible de le conduire à lui. Incendiaires, empoisonneurs, kidnappeurs, anthropophages, snipers, poseurs de bombes, tous les types imaginables de détraqués sont chacun les "vedettes" d'un épisode, car la résolution de chaque énigme s'opère, comme dans le cas de "Mentalist", en un tournemain. Nous ne trouvons même pas ici, comme dans la série précitée, un "John le rouge" susceptible de maintenir, sur de multiples épisodes, une dramaturgie auréolée de mystère. Un autre phénomène, intéressant et paradoxal, attise la curiosité. Chaque récit est focalisé sur l'étude psychologique, souvent fouillée, des délinquants. Mais en ce qui concerne les membres de l'équipe, ce sont les vaches (très) maigres. Aucun d'eux (avec une minuscule exception pour Aaron) ne semble avoir de vie familiale, et leurs antécédents sont pour le moment totalement zappés. Ces choix narratifs donnent à l'ensemble une curieuse sensation de froideur, de distanciation, à peine altérée, dans un petit nombre d'épisodes, par quelques tentatives d'humanisation (en particulier un n° 14 "requiem" bouleversant). Nous sommes en présence d'une première saison certes instructive, raisonnablement captivante, mais très mentale (avec à chaque début et fin d'épisode une sentence littéraire ou philosophique), savamment écrite, et somme toute assez artificielle. Il y a la matière, l'information intellectuelle, une bonne dose de suspense, mais le coeur et l'âme font défaut. Espérons que les saisons suivantes ne renouvellent pas ad nauseam la même trame désincarnée. Ce qui est sûr, c'est que le cliffhanger du final donne envie de visionner la suite.
   
Bernard Sellier