Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, film de Alfonso Cuaron

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Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban,
     (H.P. and the prisoner of Azkaban),      2004, 
 
de : Alfonso  Cuaron, 
 
  avec : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Gary Oldman, Ian McKellen, Rupert Grint, Emma Thompson, Maggie Smith, Robbie Coltrane, Alan Rickman,
 
Musique : John Williams

   
   
Troisième volet.

   Harry Potter (Daniel Radcliffe) rejoint, pour la troisième année, l'école de Poudlard. Il y retrouve, bien sûr, ses deux compagnons fidèles, Ron Weasley (Rupert Grint), et Hermione Granger (Emma Watson). Pour l'heure, une grande inquiétude règne dans les lieux. Le redoutable criminel, Sirius Black ( Gary Oldman ) s'est échappé de la prison d'Azkaban, et n'a qu'une idée en tête : trouver Harry et le supprimer.  
 
   Après un second épisode sympathique, mais à l'intérêt mitigé ("Harry Potter et la chambre des secrets"), j'attendais beaucoup de ce troisième volet, qui voit le jeune apprenti sorcier gravir les marches de l'adolescence et s'approcher de la maturité magique opérationnelle. D'autant plus qu'Alfonso Cuaron, qui nous avait gratifié, il y a presque dix ans, d'un film fort poétique, "La petite Princesse", semblait tout indiqué pour entrer dans ce monde merveilleux et magique.  
 
   Si on excepte la traditionnelle et jouissive mise en boite (ici ce serait plutôt en montgolfière !) de l'odieuse famille qui "accueille" Harry, l'histoire commence avec un voyage en bus et des trucages qui évoquent un "Retour vers le futur" de bas étage. Les images paraissent sales, plus qu'approximatives, et cette mise en bouche n'est pas très engageante. Puis le coeur du sujet se précise. Qui est donc ce mystérieux assassin que tout le monde redoute ? Nous le saurons bientôt, après avoir assisté, Poudlard oblige, à quelques cours de magie assez enthousiasmants (Emma Thompson prend avec jubilation la place que son ex-époux, Kenneth Branagh occupait dans le second épisode !), dans lesquels la psychologie occupe une place laissée vacante par l'infantilisme des premières expériences. C'est normal, les enfants sont devenus des adolescents. Drago Malefoy (Tom Felton), le méchant garçon, jaloux et vindicatif, qui ne rêve qu'à la désintégration du brave Harry, voit ici sa place rétrécir comme une peau de chagrin. Il est indispensable que du solide remplace les enfantillages dépassés, qui constituaient, jusqu'alors, un élément majeur. Nous avons donc droit, en compensation, à d'intéressants "Epouvantards", qui sont des créations mentales générées par les plus grandes terreurs ressenties au fond de la personnalité de chacun. C'est divertissant, de même que le dressage de l'"hippogriffe", élégamment numérisé. Mais tout cela ressemble quand même à du remplissage traditionnel, en attendant le moment fort du drame.  
 
   Malgré d'excellentes trouvailles (la carte vivante, par exemple), le nerf moteur de cet épisode ne me semble guère exaltant. Il est brillamment enveloppé dans une forme à la fois ludique et sérieuse, a le mérite de s'ouvrir sur des voies non encore explorées, mais manque à mon sens d'ampleur et de consistance. Nous sommes bien loin des enjeux grandioses, exceptionnels, planétaires, qui, de la quête du Graal ("Indiana Jones & la dernière croisade") à la recherche du trésor des Templiers ("Benjamin Gates & le Trésor des Templiers"), en passant par l'Arche d'Alliance" ("Les aventuriers de l'Arche perdue"), atteignaient une dimension cosmique et archétypale. Le brave Sirius Black, malgré ce qu'il apporte en connaissance intime du héros, apparaît un sujet d'une magnitude bien dérisoire...  
 
   Attendons la suite ("Harry Potter & la Coupe de Feu") !
   
Bernard Sellier