The Hunger Games, film de Gary Ross, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

The hunger games,
      2012, 
 
de : Gary  Ross, 
 
  avec : Wes Bentley, Stanley Tucci, Jennifer Lawrence, Elizabeth Banks, Willow Shields, Woody Harrelson, Donald Sutherland, Josh Hutcherson, 
 
Musique :  James Newton Howard

  
   
Depuis la guerre civile qui a décimé le pays, le gouvernement de Panem ( et Circenses...) oblige chaque année ses douze districts à envoyer un jeune homme et une jeune fille tirés au sort, afin de participer aux Hunger games, jeux retransmis à la télévision, qui se solderont par un unique vainqueur et vingt trois morts. Dans le district 12, la jeune Primrose Everdeen (Willow Shields) est désignée. Mais sa soeur aînée, Katniss (Jennifer Lawrence), obtient de prendre sa place... 
 
    La première partie du film laisse perplexe. Je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble le décor vu par l'auteure du livre. En ce qui concerne le réalisateur et les scénaristes (dont fait partie la romancière), il est clair qu'ils semblent manger à de multiples et disparates rateliers. Tantôt nous sommes dans un monde type "Guerre des étoiles", tantôt dans un univers rural à la "Willow" (sans les nains). Lorsque les candidats défilent devant les sponsors, le spectateur a l'impression de visualiser une "Cléopâtre" ou un "Ben-Hur" du pauvre. Quant au look furieusement décadent des représentants de la classe "supérieure", il n'aurait sans doute pas été renié par Ken Russell ! Autant dire que tout ce bric à brac, aussi dépaysant soit-il, n'est pas le signe annonciateur d'une crédibilité à toute épreuve. Heureusement, le morceau de bravoure s'installe et la jeune émule de "Rambo" tient magistralement les promesses annoncées. Par sa fougue, son naturel, sa spontanéité, tout à fait en adéquation avec la jeune chasseresse brute qu'elle incarne. Son choix se révèle judicieux à plus d'un titre, car, hormis sa prestation, et quelques trouvailles intéressantes (la modélisation de la forêt en fonction de l'évolution des combats), les espérances générées par le sujet tombent souvent à plat. L'impact émotionnel, que l'on aurait pu espérer instigateur d'une prise de conscience dans la population, est occulté. La dénonciation d'une télé réalité dévoyée à l'extrême avorte inexorablement. Et si quelques personnages annexes ne manquent pas de pittoresque (l'ex vainqueur devenu alcoolique Haymitch Abernathy (Woody Harrelson), le présentateur au look démoniaque...), les adversaires de la jeune héroïne ne dépassent jamais le stade de faire valoir. Un bon point cependant : le scénario exploite avec une certaine habileté un thème générateur de réflexion : est-il possible de vaincre tout en conservant intactes ses convictions profondes. 
 
    Il est tout de même permis d'espérer que les suites à venir s'impliqueront nettement plus dans la contestation, voire la rébellion, ne se contentant pas du simulacre d'indignation qui règne ici.
   
Bernard Sellier