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The island,
       2005, 
 
de : Michael  Bay, 
 
  avec : Ewan McGregor, Scarlett Johansson, Djimon Hounsou, Sean Bean, Steve Buscemi, Michael Clarke Duncan, Glenn Morshower, 
 
Musique : Steve Jablonsky

   
   
Juillet 2019. Un petit nombre de terriens ayant survécu à la contamination qui a rayé l'espèce humaine de la planète, habitent dans une sorte de gigantesque building clos. Leur existence quotidienne est formatée avec précision et obéit à des règles très précises, auxquelles il ne faut pas faillir. Lincoln Six Echo (Ewan McGregor) est l'un d'entre eux, mais, contrairement à la grande majorité de ses congénères, il n'est pas entièrement satisfait de son sort et son sommeil est troublé par des cauchemars. Il consulte le docteur Merrick (Sean Bean), mais n'en tire pas grand chose. Le seul espoir qui excite tant soit peu les survivants est d'être tirés au sort pour un voyage sur "l'île". Un jour, c'est une collègue de Lincoln, Jordan Two Delta (Scarlett Johansson) qui gagne. Mais le jeune homme découvre fortuitement que le départ pour la prétendue croisière n'est pas du tout ce qui leur est présenté... 
 
   Etrange tout de même que ce film ait reçu un accueil aussi catastrophique ! Bien sûr, Michael Bay n'est pas un enfant chéri par les critiques. Si "The Rock" était une assez belle réussite, "Armageddon" prêtait plutôt à rire. Première surprise : il aborde ici une science-fiction que l'on pourrait qualifier d'intelligente, tant le monde futuriste qui nous est présenté, sans être très original (il a été visité de façon différente par Spielberg dans "Minority report" ou par Andrew Niccol dans "Bienvenue à Gattaca"), risque tout de même de constituer, en grande partie, notre univers de demain. Ce qui est tout, sauf réjouissant ! Seconde surprise, le scénario est quasiment calqué sur celui de "Mesure d'urgence" (Michael Apted), tourné en 1996. Bien plus, le médecin (Merrick) qui tient ici la (triste) vedette, porte un nom quasiment semblable à celui de son homologue, (Myrick), campé magistralement par Gene Hackman dix ans plus tôt... Bizarre ! C'est également le patronyme de "Elephant man". Bizarre, bizarre... Malgré ces étranges coïncidences, le film de Michael Bay tire assez bien son épingle du jeu, tout au moins dans la première partie, grâce à des décors et des séquences glaçantes dans leur simplicité spectrale. Voir surgir un policier afin de vous séparer de la femme que vous frôlez, parce que le contact est "trop rapproché" est peut-être un événement insignifiant, il n'en demeure pas moins qu'il flanque la chair de poule ! Ne pas pouvoir pisser sans apprendre sur un bandeau lumineux que l'on a un excès de sodium, c'est peut-être le paradis pour les hypocondriaques, mais est-ce vraiment une bénédiction ? L'avenir nous le dira sans doute... lorsque nous nous réincarnerons dans ce monde... intrigant !  
 
   Une fois les deux héros en cavale, les choses se gâtent quelque peu ! Disons qu'elles reprennent le cours classique des courses poursuites modernes, c'est-à-dire bruyantes, hyper-agitées, totalement irréalistes, avec défilé de séquences prévisibles. On se retrouve dans le décor des mégapoles que l'on connaît bien depuis "Le cinquième élément", avec navettes volantes et tutti quanti. C'est un peu regrettable pour les non passionnés de jeux vidéo, d'autant plus que nombre de séquences frénétiques ne sont pas très lisibles, et que le réalisateur ne se rattrape pas vraiment dans un final lui aussi passablement attendu. Il est également possible de regretter qu'Ewan McGregor ne soit pas plus charismatique et expressif. Il est vrai que... Chuuuut ! Pourtant, globalement, l'oeuvre laisse une empreinte marquante grâce à une foule de petits détails captivants, ainsi qu'à une base scénaristique excitante qui mérite amplement réflexion.
   
Bernard Sellier