Le sixieme Sens, (Manhunter), film de Michael Mann, commentaire

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Le sixième sens,
      (Manhunter),      1986, 
 
de : Michael  Mann, 
 
  avec : William Petersen, Brian Cox, Kim Greist, Joan Allen, Dennis Farina, Tom Noonan, Stephen Lang,
 
Musique : Michael Rubini


   
Un tueur en série sévit. Jack Crawford (Dennis Farina) convainc son ancien collègue, Will Graham (William Petersen), qui s'est retiré du service après la difficile arrestation, quelques années plus tôt, de Hannibal Lecktor (Brian Cox), de lui apporter ses lumières. Jack, qui avait subi une grave perturbation psychique, hésite puis accepte. Il tente de comprendre le fonctionnement mental de l'assassin, et rend visite à Lecktor dans sa prison, afin d'obtenir une piste... 
 
   En trente cinq ans de carrière, Michael Mann n'a pas donné naissance à beaucoup de films, mais ses rares réalisations n'ont pas manqué d'imposer une personnalité forte. "Le dernier des Mohicans", "Heat", "Révélations", "Ali", et "Collateral", ont tous, dans leur genre, marqué le septième art. Dans ce film, qui est un de ses premiers connus, il inaugure la longue série de ceux qui seront consacrés au monstrueux Hannibal Lecter (ou Lecktor), et à ses disciples. Comparée au "Silence des agneaux" ou à "Seven", l'oeuvre semble classique, linéaire, voire relativement pâle. Pourtant, elle ne manque pas de qualités. Si William Petersen ne possède pas le charisme et l'intensité dramatique que Jodie Foster et Brad Pitt affichent dans leurs rôles respectifs, si le récit ne recèle que peu de ces abîmes d'ombres qui créent l'angoisse et le mystère, il n'en demeure pas moins que l'immersion progressive de Will dans les fantasmes du tueur, par ailleurs intelligemment présenté comme une personnalité multiforme et complexe, colore l'ensemble du drame d'un halo grisâtre et pathologique assez envoûtant. Dommage que le dénouement se montre aussi prosaïque, bien loin de l'insoutenable et grandiose final de "Seven".
   
Bernard Sellier