Bloodlands, saison 1, film de Pete Travis, commentaire

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Bloodlands,
     Saison 1,     2021,  
 
de : Pete  Travis..., 
 
  avec : James Nesbitt, Lorcan Cranitch, Charlene McKenna, Lola Petticrew, Lisa Dwan, Peter Ballance,
 
Musique : Chris Brandon


 Saison 2       Saison 3

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Pat Keenan (Peter Ballance), entrepreneur irlandais, a été kidnappé. L'inspecteur Tom Brannick (James Nesbitt) est en charge de l'enquête. Il est persuadé que cet enlèvement a un lien avec le mystérieux Goliath, criminel recherché depuis deux décennies pour avoir participé à la disparition de plusieurs personnes, don la femme de Tom, Emma. Les corps n'ont jamais été retrouvés...  
 
 Tout comme c'est le cas pour «Happy valley», le héros de cette mini série n'est ni un premier prix de beauté, ni un jeunot au look ravageur. Tom est un policier à la rudesse irlandaise, qui souffre en silence depuis plus de vingt ans et ne vit que pour sa fille Izzy (Lola Petticrew), qui a commencé des études de médecine. Nous retrouvons ici tout ce qui fait le charme et la solidité des séries britanniques, telle «Broadchurch». Authenticité de l'atmosphère et des personnages, simplicité et rigueur dans la narration, tension dramatique soutenue mais sans boursouflures artificielles, toutes ces qualités contribuent à la naissance d'une intrigue d'excellente facture. La qualité du récit est au rendez-vous, mais celui-ci n'affiche pas non plus une transcendance particulière par rapport à ses cousins cités plus haut. Ce qui donne par contre à cette série une aura originale et marquante, c'est la personnalité de son personnage central. En effet, sous son apparence de flic intègre, austère, obsédé par la traque du fameux Goliath, Tom cache de lourds secrets qui vont transformer radicalement la vision que l'on a de lui dès le deuxième épisode. C'est donc un personnage déchiré, ambivalent, qui capte toute l'attention du spectateur, un être à la fois attachant par l'amour inconditionnel qu'il porte à la fille, mais révulsant par son côté sombre et manipulateur. 

 Une série de grande qualité qui mêle histoire (l'IRA et les affrontements religieux irlandais) et tragédie intimiste, même si sa dramaturgie émotionnelle n'atteint pas le niveau exceptionnel de certaines créations («Mare of Easttown», «The victim», ou encore «Happy valley»...). 
   
Bernard Sellier