Chromosome 3, film de David Cronenberg, commentaire

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Chromosome 3,
      (The brood),     1979, 
 
de : David  Cronenberg, 
 
  avec : Oliver Reed, Samantha Eggar, Art Hindle, Susan Hogan, Cindy Hinds, Henry Beckman, Michael Magee,
 
Musique : Howard Shore

  
 
Nola Carveth (Samantha Eggar), atteinte de troubles psychiques, est soignée dans l'institut que dirige le docteur Hal Raglan (Oliver Reed), créateur de méthodes thérapeutiques particulières. Son mari, Frank (Art Hindle) souhaiterait que leur petite fille Candice (Cindy Hinds) ne vienne plus voir sa mère le week-end, car des traumatismes apparaissent sur son corps. Hal n'est pas de cet avis. La grand-mère de la fillette, Juliana Kelly (Nuala Fitzgerald), est un jour retrouvée assassinée. Il semble que Candice ait assisté au drame, mais elle refuse d'en parler. Quelques jours plus tard, c'est au tour de l'ex-époux de Juliana, Barton (Henry Beckman), de succomber de la même manière... 
 
 Pour ses premiers films, avant "Dead Zone", David Cronenberg visitait déjà les perturbations mentales qui l'ont toujours fasciné, mais d'une manière très primaire qu'il métamorphosera par la suite en explorations nettement plus subtiles ( "Faux semblants", "Spider", par exemple ). Dans le cas présent, tout comme pour ses oeuvres précédentes ( "Frissons" ou "Rage" ), l'idée de départ ( la puissance de l'esprit, la matérialisation des pulsions violentes ) est originale, mais la logique ou la vraisemblance laissent à désirer ( on ne comprend pas les motivations du médecin ), et il est manifeste que le budget est étriqué. La conséquence première est que l'impact dramatique et menaçant des "créatures" manque nettement de crédibilité et donc de puissance pendant la majeure partie de l'intrigue. Reste que le réalisateur réussit, malgré ce handicap, associé à un second, qui est le déficit d'expressivité de Art Hindle, à produire un dénouement saisissant. La réussite est loin d'égaler celle des chefs-d'oeuvre ultérieurs ( "La Mouche") mais Cronenberg sait déjà créer un univers personnel dans lequel l'esprit et la matière se livrent une joute permanente et sauvage. A noter que le titre français est totalement idiot, contrairement à l'original : "la couvée". La musique de Howard Shore, caricaturale à souhait, est particulièrement usante !
   
Bernard Sellier