Saul Berenson (Mandy Patinkin) tente de faire signer un traité de paix entre le gouvernement afghan et les Talibans. Alors qu'un accord semblait trouvé, le vice président afghan, Abdul Qadir G'ulom (Mohammad Bakri) refuse de libérer les prisonniers talibans. Saul fait appel à Carrie (Claire Danes), soignée dans un hôpital psychiatrique suite à ses 213 jours de captivité en Russie, car elle connaît bien Abdul. Pendant ce temps, Saul essaie de rencontrer l'un des chefs talibans, Haissam Haqqani (Numan Acar)...
Nous commençons à connaître le processus narratif qui accompagne les interventions de Carrie. Et cette (dernière ?) saison ne fait pas exception à la règle. A savoir des enjeux géopolitiques majeurs, l'arrivée d'une Carrie à peine sortie d'un traitement médical lourd, des dissimulations indispensables pour mener à bien des enquêtes discrètes, et, cela va de soi, une suspicion de trahison. Les réactions et les attitudes de Saul et de Carrie sont tellement photocopiées d'une saison à l'autre, qu'elles sembleraient interchangeables sans aucun dommage pour la narration si le contexte n'apportait pas son petit lot de changements. Heureusement les créateurs savent manier la tension et le suspense, ce qui permet au spectateur d'entrer dans le drame malgré les réserves émises ci-dessus. Comme dans tout conflit opposant des factions diverses, des intérêts divergents, des ambitions contradictoires, nous retrouvons les trahisons habituelles, les manipulations de l'information, les dilemmes cornéliens, les tractations souterraines, bref tout ce qui fait le malheur de l'humanité et le bonheur des scénaristes.
Rien de foncièrement original sous le soleil (avec même un ou deux raccords de plans défectueux !), mais du solide qui demeure captivant de bout en bout. Pourtant, quel dommage que la vraisemblance soit plus d'une fois en berne (Carrie se promène librement alors qu'elle est mise en accusation pour trahison et complot... entre autres pilules difficiles à avaler), car l'inventivité et l'intensité dramatique de cette saison auraient largement mérité 6 étoiles...