Homeland, Saison 6, série de Michael Cuesta, commentaire

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Homeland,
      Saison 6,     2017 
 
de : Michael  Cuesta, Daniel  Attias..., 
 
avec : Claire Danes, Damian Lewis, Morena Baccarin, David Harewood, Jackson Pace, Mandy Patinkin,
 
Musique : Sean Callery


   
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   Très grièvement blessé, Peter Quinn (Rupert Friend) est sujet à des accès de violence envers Carrie Mathison (Claire Danes) et à des crises d'épilepsie. La nouvelle Présidente élue est avertie que l'Iran semble ne pas respecter l'accord sur l'armement nucléaire. De son côté, Carrie, aidée par un avocat, Reda Hashem (Patrick Sabongui), tente de venir en aide au jeune Sekou Bah (J. Mallory McCree), arrêté par le FBI pour apologie de la violence faite sur le site web qu'il a créé... 
 
   L'ouverture de cette nouvelle aventure se fait de manière tranquille. Tout au moins sans scènes d'action spectaculaires. Car, en ce qui concerne l'aspect intimiste, la dramaturgie est bien présente. Après avoir été tiré miraculeusement du coma, Peter Quinn vit un retour à l'existence particulièrement difficile, tandis que Carrie voit son rôle de mère voler en éclats. Toujours aussi intenses dans leur expression, tous deux vont être confrontés à une suite de manipulations gouvernementales, dans lesquelles la nouvelle Présidente élue, non encore investie, Elizabeth Keane (Elizabeth Marvel), Dar Adal (F.Murray Abraham), Saul Berenson (Mandy Patinkin), ainsi que divers contacts issus d'Iran ou du Mossad, vont jouer un rôle aussi nébuleux que redoutable. 
 
   On reconnaît tout de suite la patte artistique qui a fait, à un léger raté près pour la Saison 3, le succès mérité de la série. Sérieux dans l'approche des événements et des confrontations humaines, acuité et profondeur des personnages, construction dramatique authentiquement complexe, réflexions judicieuses sur les grands problèmes géopolitiques du moment (pouvoir du Mossad, justification des engagements armés à l'étranger, confiscation des territoires palestiniens...). Tout cela observé avec intelligence, sans manichéisme, et inséré avec talent dans une intrigue qui se révèle de plus en plus passionnante au fur et à mesure de son avancement. Car, il faut le reconnaître, le début, voire les quatre ou cinq premiers épisodes se montraient un peu erratiques et semblaient chercher leur puissance. Sans compter que l'insistance se faisait lourde sur le handicap du malheureux Peter Quinn. Mais la montée en intensité finit par s'annoncer, avec, au final, un ultime épisode aussi riche que haletant, une captivante réflexion sur la manière d'aborder le pouvoir, ainsi que sur l'absence de préparation à la fonction suprême, qui n'est pas sans rappeler la situation de Tom Kirkman (Kiefer Sutherland) dans "Designated survivor". 
 
   Ce n'est sans doute pas la plus excitante des saisons sur le plan du pur suspense, mais elle se révèle particulièrement riche sur le plan de l'humanité pure.

   
Bernard Sellier