Line of duty, saison 1, série de Jed Mercurio, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Line of duty,
     Saison 1,      2012 
 
de : Jed  Mercurio..., 
 
avec : Martin Compston, Vicky McClure, Adrian Dunbar, Craig Parkinson, Gregory Piper, Neil Morrissey, Claire Keelan,
 
Musique : Carly Paradis


 
Saison 2       Saison 3         Saison 4         Saison 5         Saison 6

 
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

 
À cause d'une erreur sur un numéro d'appartement, une équipe antiterroriste tue un père de famille innocent. L'un des responsables, Steve Arnott (Martin Compston), est muté dans le service d'anti-corruption C12, en attendant la fin de l'enquête. Il est chargé par son nouveau patron, Ted Hastings (Adrian Dunbar) d'enquêter sur l'officier de police de l'année, Tony Gates (Lennie James), dont les résultats mirobolants interpellent. Steve se fait très mal recevoir par l'équipe de Tony. La maîtresse de celui-ci, Jackie Lavertie (Gina McKee), lui avoue qu'elle a renversé quelqu'un, alors qu'elle conduisait en état d'ébriété...
 
 La série nous plonge d'emblée dans le quotidien des services de police britanniques, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas vraiment glamour. Il y a dix ans déjà, toutes les opérations étaient classifiées en fonction d'une optimisation des statistiques. Toutes les affaires survenues durant une période où leur typologie ne correspondait pas à ce qui était mis en avant à ce moment-là, étaient mises au rancart. Il va sans dire que l'irruption d'un corps étranger, enquêtant sur un patron adulé de ses hommes, est plutôt mal reçue. Insultes, machisme, vexations, agressivité plus ou moins larvée, tout n'est pas rose dans le service du charismatique Tony. Très rapidement les évènements s'emballent et atteignent une intensité dramatique d'autant plus efficace que le récit n'a recours à aucun artifice pour atteindre ses objectifs. La psychologie des personnages est développée avec soin dans cette première saison pourtant courte, puisqu'elle ne comporte que cinq épisodes. Le manichéisme n'est pas de mise, et l'ambiguïté de certains protagonistes est exposée avec une efficacité mêlée de réalisme. Il est rarissime de découvrir une série qui allie, avec autant de maestria, dramaturgie hors pair, concision, tension permanente, sans que jamais la facilité, le superficiel ou le spectaculaire ne viennent entacher la narration. L'humanité est au cœur de l'histoire et le destin de l'officier Gates, broyé dans un engrenage infernal qui le conduira à l'ultime sacrifice, est de ceux qui marquent la mémoire, en particulier grâce à une conclusion tétanisante. Encore une série britannique qui côtoie les plus grandes réussites du genre.  
   
Bernard Sellier