Line of duty, saison 3, série de Jed Mercurio, commentaire

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Line of duty,
     Saison 3,      2016 
 
de : Jed  Mercurio..., 
 
avec : Martin Compston, Vicky McClure, Adrian Dunbar, Craig Parkinson, Gregory Piper, Neil Morrissey, Claire Keelan,
 
Musique : Carly Paradis


 
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À force de ténacité, Steve Arnott (Martin Compston) et Kate Fleming (Vicky McClure) ont réussi à faire tomber le directeur adjoint, Michael Dryden (Mark Bonnar). Lors d'une opération visant à l'arrestation d'un gangster dangereux, l'officier Danny Waldron (Daniel Mays) se retrouve face à la cible désarmée, et l'abat de sang froid. Il impose ensuite aux trois membres de son groupe de monter un faux récit. Mais les difficultés ne font que commencer...
 
 Encore un nouveau démarrage sur les chapeaux de roue, avec un personnage doté d'un super cerveau, logorrhéique, masochiste, et hystérique. L'histoire commence comme les précédentes avec un faisceau de faits qui vont être progressivement détricotés au fur et à mesure que l'enquête avance. Les deux premières saisons étaient des modèles de dramaturgie policière, mais, dans ce nouvel opus, les scénaristes ont clairement passé la surmultipliée. La toile d'araignée qui se dessine en fond de cette histoire banale d'exécution sommaire développe ses ramifications jusque dans l'intrigue de la saison précédente, avec une intensité dramatique stupéfiante, toujours fondée sur un réalisme solide et une intéraction psychologique captivante des personnalités en charge du dossier. Grâce à une construction événementielle de premier ordre, le spectateur est plongé dans une sorte de "Mission impossible" (la série mythique), dans laquelle les artifices technologiques et les substitutions de faciès seraient remplacés par des manipulations mentales et des infiltrations sous couverture. Dans cette histoire, la thématique a également été nettement revue à la hausse, délaissant les simples magouilles policières ou les exécutions de caïds, pour une plongée tétanisante dans l'enfer de la pédocriminalité. Politiciens vicieux, flics corrompus, enquêtes avortées, dépôts de plaintes classés sans suite, traumatismes inguérissables des victimes, nous sommes hélas beaucoup plus dans la réalité documentaire horrifique que l'on a vue mise au grand jour depuis l'affaire Epstein, que dans une fiction artificielle. Une saison indispensable et fascinante, aussi bien grâce à la puissance de son sujet, que  par la maîtrise de son suspense et de sa dramaturgie. Du très grand art. À noter l'exceptionnelle qualité du doublage, tout en finesse, du capitanie Hastings, par Marc Bretonnière.
   
Bernard Sellier