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The Pembrokeshire murders,
      Saison 1,      2021 
 
de : Nick  StevensMarc  Evans, 
 
avec : Luke Evans, Keith Allen, Caroline Berry, Oliver Ryan, Alexandria Riley, Charles Dale,
 
Musique : Carly Paradis


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

   
Le commissaire Steve Wilkins (Luke Evans) décide de rouvrir deux dossiers criminels anciens non résolus. Il s'agit de deux double meurtres perpétrés en 1980 et 1986 dans le comté de Pembroke, un coin reculé du Pays de Galles. Steve est persuadé que le coupable est John Cooper (Keith Allen), aujourd'hui emprisonné pour une série de cambriolages et sur le point d'être libéré. Il est indispensable de trouver des preuves solides avant qu'il ne retrouve la liberté. Steve monte une équipe avec sa coéquipière Ella Richards (Alexandria Riley)... 
 
    L'histoire est authentique, même si certains noms ont été changés, comme l'indique un avertissement au début de la série. Le premier qualificatif qui vient à l'esprit à la vue de cette mini série est : sérieux. Les présentations des personnages sont sobres, les dialogues sont dignes et réduits à l'essentiel. Pas de rebondissements spectaculaires, pas d'échanges verbaux à l'emporte-pièce entre collègues, pour donner vie artificiellement à une atmosphère de travail grave, voire même un tantinet guindée, atmosphère britannique oblige. Les caractères des protagonistes sont exposés avec une précision dépouillée. Une oeuvre de ce genre aurait immédiatement frappé grâce à ses qualités d'authenticité et de précision... il y a quinze ou vingt ans. Aujourd'hui, la donne a singulièrement évolué. Nous avons en mémoire des dizaines de séries dramatiques dont les qualités narratives et surtout l'impact émotionnel sont profondément gravés dans notre mémoire. Pour n'en citer que quelques unes, rappelons-nous «Broadchurch», «Happy valley», «Hierro», «Disparue», «Ray Donovan»... Lorsqu'on place en face de ces réussites majeures la présente série conçue par Nick Stevens, les qualités indéniables dont elle bénéficie et que nous avons citées plus haut prennent l'apparence d'attributs louables, mais désormais très insuffisants pour soulever un quelconque enthousiasme. Rien de remarquable, de magnétique ou de surprenant ne vient capter l'attention du spectateur durant ces cent quarante minutes d'enquête. Steve Wilkins est sympathique, mais aucun élément dans sa vie ou dans son caractère n'est présent pour le transformer en une personnalité attractive. Il en est de même pour le criminel qu'il pourchasse, ainsi que pour tous les autres intervenants. C'est du travail solide qui, malheureusement, ne trouve jamais les clés pour happer l'intérêt du spectateur. La raison en est peut-être que la concision de la série ne permet pas un approfondissement suffisant des profils psychologiques, sans doute parce que les éléments de l'histoire sont trop maigres pour alimenter un nombre plus grand d'épisodes. Sur une trame assez semblable, à savoir la traque du «tueur du zodiaque» en Californie, David Fincher avait donné naissance à une oeuvre («Zodiac»), autrement plus riche et captivante. 
   
Bernard Sellier