24 heures, Saison 2, de Rodney Charters, Jon Cassar, commentaire

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24 heures,
        Saison 2,             2002 
 
de : Rodney  Charters, Jon  Cassar..., 
 
avec : Kiefer Sutherland, Sarah Wynter, Billy Burke, Tamlyn Tomita, Harris Yulin, Timothy Carhart, Michelle Forbes, Dennis Haysbert,
Elisha Cuthbert, Xander Berkeley

 
Musique : Sean Callery, John Frusciante

 
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Une information de Séoul parvient à la NSA : il est quasiment certain qu'une bombe atomique, dissimulée dans Los Angeles, sera déclenchée dans la journée. David Palmer (Dennis Haysbert), devenu Président des Etats-Unis, convainc difficilement Jack Bauer (Kiefer Sutherland) de réintégrer l'unité anti-terroriste, qu'il a quittée depuis un an. Celui-ci accepte, à condition que sa fille Kim (Elisha Cuthbert), qui ne souhaite plus avoir de lien avec son père, quitte la ville. Elle est présentement baby-sitter chez Gary (Billy Burke) et Carla (Tracy Middendorf) Matheson. Tony Almeida (Carlos Bernard) promet de veiller à ce qu'elle obéisse à cet ordre. Il semble que la seule piste vers les éventuels terroristes passe par un nommé Joseph Wald (Jon Gries), actuellement libéré dans l'attente de son procès en appel. Jack décide de tout oser pour entrer en contact avec lui, même si cela doit passer par des actions que désapprouve George Mason (Xander Berkeley), le nouveau responsable de la cellule... 
 
 On ne prend pas tout à fait les mêmes que dans la "Saison 1" (et pour cause...), mais on recommence ! Inutile de rentrer à nouveau dans le détail technique (course contre la montre, faits rapportés en temps réel...) puisque le processus narratif utilisé ici est en tous points semblable à celui de la première saison. Dans les premières heures, une fugace impression s'installe : la mayonnaise prendrait-elle moins bien que lors de la précédente série ? Ou, tout au moins, les ingrédients seraient-ils légèrement moins passionnants ? Ce qui constituait une grande part de la réussite précédente, outre bien sûr, l'extraordinaire conjonction d'événements à haute valeur tensionnelle, était l'équilibre quasiment parfait qui s'établissait entre le domaine "action pure" et le domaine des drames intimistes. Dans les trois ou quatre premières séquences de cette seconde mouture, le scénario donne un peu l'impression d'abandonner l'exploration psychologique pour se concentrer sur une sphère spécifiquement matérielle, brutale. Dans ce créneau, d'ailleurs, il faut reconnaître que les scénaristes n'ont pas lésiné, élevant de plusieurs crans l'angoisse dès l'ouverture de l'histoire. Mais la suite ! Pour ceux qui n'auraient pas encore visionné cette nouvelle saison, préparez-vous au pire ! Vous prenez les ingrédients de la précédente, vous multipliez le tout par dix et vous approchez à peine de ce qui vous attend ! A peine pourrait-on, si l'on veut ergoter, regretter l'ampleur et l'incontestable gratuité des aventures abracadabrantes de Kim. Une véritable application pratique de karma poids lourd... 
 
 Rapidement, les personnages inconnus qui diluaient l'attention tout en aiguisant la curiosité prennent leur place précise dans le canevas général et la combinaison physique-psychique retrouve ses couleurs envoûtantes. L'ensemble est un pur concentré de dynamite qui pulvérise la réflexion et scotche le spectateur à son fauteuil. Plongée en apnée dans l'abîme des responsabilités, des doutes, de la confiance, de la manipulation, des prises de décisions qui engageront le monde entier, des choix cruciaux à côté desquels les dilemmes cornéliens ressemblent à des enfantillages dérisoires ! Une fois l'épuisement achevé et la tachycardie calmée (si l'on peut dire, car au vu de la dernière image...), il est toujours loisible, suivant les tempéraments, les convictions, de reprendre son cerveau en "main" et d'analyser le fatras que l'on vient de recevoir en pleine face. Invraisemblances, peut-être, simplisme idéologique, pourquoi pas, primarité dans la technique dramatique, sans doute... Mais, les auteurs ont tenté, avec une réussite certaine, d'éviter un manichéisme dans lequel il était facile de plonger, et, intrinsèquement, ont enfanté une série à marquer d'une pierre blanche ! Totalement passionnant !

   
Bernard Sellier