Le docteur House (Hugh Laurie) a viré les trois membres de son équipe. Comme il ne semble pas disposé à choisir d'autres collaborateurs, James Wilson (Robert Sean Leonard) est contraint de lui confisquer sa guitare électrique pour qu'il se décide à rencontrer les médecins postulants.
Est-ce le mouvement de grève des scénaristes (16 épisodes au lieu des 24 habituels) qui a fait déjanter leur inspiration, toujours est-il que Grégory House, déjà très atteint dans les saisons précédentes, atteint ici des sommets de délire. Entre son pétage de plombs suite à la perte de son instrument favori, les consultations en compagnie d'un homme de ménage, l'exhumation sauvage d'un cadavre, le conseil tribal, l'expérience de mort imminente, et le rapt d'un malade de Wilson, les péripéties flirtent fréquemment avec le grand n'importe quoi. Côté introduction de nouveaux personnages, la mayonnaise a également un certain mal à prendre. Malgré la présence de la "garce" Amber Volakis (Anne Dudek), du Mormon Jeffrey Cole (Edi Gathegi), et la réintégration ponctuelle du trio de la première heure, on sent un certain affadissement dans les affrontements humains, et un délitement manifeste dans la tension dramatique tout comme dans l'humour macabre maintes fois outré.
Visionnés individuellement, les épisodes demeurent souvent excitants. Mais absorbés dans la continuité, le surdosage se manifeste assez vite dans les petits jeux sado-maso de House, qui flirtent plus d'une fois avec des farces lourdingues. Sans doute était-il effectivement sage que cette saison se limite à 16 épisodes, même si les deux derniers s'extirpent avec bonheur de la routine... Bernard Sellier